Le communiqué rappelle qu'après le succès des protestations mardi dernier, le ministre de la Santé avait appelé à une réunion le mercredi 5 août 2020, laquelle a été marquée par l’échec des négociations.
En outre, la fédération a indiqué que le ministre a proposé des compensations financières très maigres sous l'égide du dialogue, estimant que « la fédération est une administration sous sa tutelle, à laquelle il peut imposer ses décisions ». Une proposition déclinée de manière catégorique par la Fédération Nationale de la Santé.
Le communiqué déclare en outre : «Face à cette situation malsaine, la délégation de la Fédération Nationale de la Santé a boycotté cette réunion formelle, car le dialogue a sa propre littérature. Le dialogue passe avant la décision et non le contraire ».
L’unilatéralité du gouvernement agite les professionnels
Par ailleurs, la fédération a exprimé son rejet des décisions unilatérales et provocantes du ministre de la Santé à l'égard des travailleurs du secteur, la dernière étant liée à la suspension des congés annuels, mettant l’accent sur la nécessité de soulager la pression psychologique et l'épuisement professionnel auxquels ils sont confrontés. La fédération a également demandé au ministre de fournir des équipes de renfort adéquates pour faire face aux évolutions de l'épidémie.
Dans ce sens, la Fédération Nationale de la Santé a appelé tous ses Bureaux syndicaux « à exiger des responsables locaux, régionaux et centraux d'assumer leurs responsabilités dans la gestion des vacances partielles, car ce sont eux qui feront face aux conséquences de décisions imprudentes ».
Il sied également de noter que, dans son communiqué, la fédération exige la reconnaissance de la position distinctive et exceptionnelle du secteur de la Santé en ces temps de pandémie et l’adoption des mesures juridiques et financières pour le faire progresser et améliorer les conditions matérielles et professionnelles de ses travailleurs.
Pour conclure, le communiqué signale que la fédération a souligné la nécessité d'ouvrir un véritable dialogue social sur les questions urgentes liées à la pandémie, de répondre au cahier revendicatif, de respecter l'engagement du chef du gouvernement auprès de la délégation du syndicat marocain lors de la session de dialogue social national, et d’appliquer la circulaire gouvernementale émise à cet égard.
Repères
Oui aux ministres, non au personnel de la Santé
Il paraît que la prise de décisions, dont bon nombre sont controversées, est bien plus fatigante que le labeur enduré par le personnel de la Santé pendant plusieurs mois marqués par la situation épidémiologique. Le Conseil de gouvernement avait autorisé certains ministres à prendre de courtes vacances d’été du 3 au 20 août 2020. Ce même 3 août, le ministère de la Santé a annoncé la suspension des vacances des professionnels de la Santé et a appelé le personnel médical déjà en congé à reprendre ses fonctions dans les 48 heures.
Des congés suspendus, un aspect humain négligé
Pour certains, la décision de suspension des congés du personnel de la Santé aurait un semblant de raison, au vu de la situation épidémique et du manque effarant de l’effectif. Cela dit, personne ne sait comment évoluera la situation dans les prochains mois, et beaucoup de nos chers médecins, infirmiers et techniciens de la Santé sont déjà à bout. Ils sont aux premiers rangs face à l’épidémie et vivent de véritables problèmes familiaux, sociétaux et psychologiques. Ces gens ont besoin de souffler.