Lors de la campagne agricole 2020-2021, quelque 926 plateformes de démonstration des cultures maraichères ont été installées dans les différents bassins agricoles du Royaume. Ces opérations ont touché 7 cultures (pomme de terre, oignon, tomate, courgette, artichaut, melon, pastèque), et types de conduite (irrigation gravitaire et irrigation localisée) et auront profité à 386 agriculteurs. «Le programme de gestion intégrée des cultures maraichères est basé sur les analyses du sol, la rationalisation de la fertilisation de fond en utilisant les formules sur mesures produites par les smarts blenders, la rationalisation de la fertilisation de couverture, la bonne gestion de l’irrigation et la lutte intégrée contre les maladies et ravageurs des cultures. Il a permis l’amélioration des rendements de ces plateformes de 6 à 21% en comparaison avec les pratiques des agriculteurs dans les différentes provinces du Maroc», explique Abdellah Ballaj, du groupe OCP, lors d’un webinaire dédié à la présentation du bilan de ce programme. Selon lui, les rendements moyens ainsi que les gains moyens par culture par rapport aux témoins au niveau national s’affichent en nette amélioration.
A travers l’initiative Al Moutmir, OCP a mis en place une offre de plateformes de démonstration dans différentes provinces du Royaume et couvrant plusieurs cultures (céréales et légumineuses, arboriculture, maraîchage...). Les plateformes sont en effet un puissant outil de vulgarisation en matière de démonstration des recommandations scientifiques et d’innovations agricoles.
Co-construites et réalisées en partenariat avec l’écosystème agricole et en particulier l’écosystème scientifique (INRA, IAV, ENA, UM6P), ces plateformes sont installées dans les champs des agriculteurs volontaires et permettent de démontrer l’impact considérable de l’adoption des meilleures pratiques agricoles sur le rendement et la qualité des productions agricoles, le revenu généré et aussi sur la consommation raisonnée des fertilisants.
Chaque plateforme porte sur l’application des meilleurs intrants, opérations et techniques agricoles, du travail du sol à la récolte, ce qui permet au fur et à mesure de l’avancement du cycle de la culture de comparer entre l’impact des bonnes pratiques versus les pratiques moyennes des localités voire des Régions. L’objectif étant de créer un effet d’émulation et d’induction porté par les agriculteurs qui ont hébergé ces plateformes de démonstration, véritables ambassadeurs des bonnes pratiques et garants de la continuité de l’effort.
Concrètement, pour la pomme de terre, par exemple, le rendement s'élève à 43,2 tonnes par hectare, soit un gain de 13,1% par rapport aux parcelles témoins. Pour la courgette, la production conduite dans les plateformes de démonstration ressort à 28,2 tonnes par ha, soit un gain de 21%. Le gain en productivité a, par ailleurs, frôlé les 14% pour l’oignon, 5,7% pour la tomate et 8,3% pour le melon. Sur le plan de la qualité, la conduite technique améliorée ainsi que l’utilisation des nouvelles technologies ont contribué d’une façon «remarquable» à l’amélioration du poids et du calibre des fruits (le poids augmenté entre 5 et 23% et le calibre de 2 à 5%) par rapport aux parcelles témoins et selon les cultures. De même, le taux du sucre en degré Brix s’est apprécié de 0,9 à 2% par rapport aux témoins et selon la culture.
Rappelons que le principe des plateformes de démonstration consiste à conduire une parcelle avec les pratiques agricoles habituelles de l’agriculteur (témoin) et une autre parcelle où la culture est conduite en respectant un itinéraire recommandé et adapté (ICP).