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Dialogue social: Les istiqlaliens pointent les dysfonctionnements du gouvernement


Rédigé par Hiba CHAKIR Mercredi 26 Mai 2021

Le Parti de l’Istiqlal fait état de mesures gouvernementales non efficaces pour remédier aux répercussions de la pandémie et considère que le dialogue social est au point mort.



Abdesslam Lebbar, Président du groupe istiqlalien pour l’Unité et l’Egalitarisme à la Chambre des Conseillers
Abdesslam Lebbar, Président du groupe istiqlalien pour l’Unité et l’Egalitarisme à la Chambre des Conseillers
Intervenant à la Chambre des conseillers lors de la séance plénière mensuelle des questions de politique générale consacrée au thème du dialogue social et aux mesures visant à atténuer les répercussions socio-économiques de la crise de Covid-19, M. Abdesslam Lebbar, Président du groupe du Parti de l’Istiqlal à la Chambre des Conseillers, a exprimé ses réserves à propos de l’intervention du chef du gouvernement.

Si Saâdeddine El Othmani estime que le bilan social de son gouvernement est positif, citoyens, syndicats et travailleurs sont loin d’être du même avis.

Le chef du gouvernement soutient que l’Exécutif a honoré tous les engagements financiers pris dans le cadre de l’accord du 25 avril 2019 avec les centrales syndicales. Ces engagements ont coûté pas moins de 14 milliards de dirhams durant les trois dernières années, affirme-t-il.

Toutefois, force est de constater que les mesures prises sont loin de répondre aux attentes de toutes les catégories sociales et dans toutes les régions du Royaume.

Selon M. Lebbar, les chiffres et les données présentés par El Othmani peuvent donner lieu à plusieurs interprétations et manoeuvres politiques.

D’abord, la gestion du gouvernement de la pandémie durant plus d’une année et demie était « empreinte d’improvisation, d’hésitation et d’absence d’une vision globale et d’anticipation dans le traitement de la crise », a indiqué Lebbar. D’ailleurs, plusieurs catégories socio- professionnelles sont restées en dehors des préoccupations, principalement les propriétaires de cafés et restaurants et leurs employés. Malgré les promesses faites par le gouvernement, les inscrits à la CNSS parmi ces derniers n’ont pas tous perçu à ce jour l’allocation de 2000 dirhams décidée par le Comité de veille économique.

Des chiffres choquants

M. Lebbar a appuyé son intervention par des chiffres forts qui illustrent l’inefficacité des mesures prises par le gouvernement afin de limiter les répercussions au niveau social et économique. D’abord, on remarque une baisse des revenus des ménages et de leur pouvoir d’achat, le revenu mensuel moyen des salariés a diminué de 50%. Le Haut-Commissariat au Plan a enregistré la perte de 260.000 emplois dans le secteur des services, dont 196.000 en milieu urbain et dans le secteur agricole et de la pêche, 208.000 emplois et 61.000 emplois dans les secteurs industriel et artisanal.

En effet, des milliers de personnes n’ont plus d’espoir de trouver un emploi, le taux d’activité étant passé de 44,9 à 43,5% en 2021. L’économie nationale a enregistré une baisse des heures de travail par semaine de 494 millions d’heures à 394 millions d’heures, soit une baisse de 20%.

Finalement, le député istiqlalien a invité le gouvernement à mettre en oeuvre les mécanismes du dialogue social national et à respecter les libertés syndicales qui ont connu, sous ce gouvernement du PJD, un grand recul.

3 questions à Enâam Mayara

Dialogue social: Les istiqlaliens pointent les dysfonctionnements du gouvernement
« L’injustice et les abus persistent au privé comme au public »

Le Secrétaire Général de l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) a répondu à nos questions sur l’évolution du dialogue social avec le gouvernement.

• Quel est votre commentaire sur l’intervention du chef du gouvernement à la Chambre des conseillers à propos du dialogue social ?

• Le chef du gouvernement n’a pas apporté de réponses sur le devenir du dialogue social. Pour lui, le dialogue social concerne seulement la revalorisation dérisoire des salaires qui ne permet pas de faire face à l’augmentation du coût de la vie. D’ailleurs, le gouvernement n’a pas respecté plusieurs points de l’accord du 25 avril 2019 qui concerne principalement le respect des libertés syndicales. L’injustice et les abus persistent au privé comme au public.

• Alors que des avancées ont été enregistrées au niveau du secteur public, le patronat rechigne à appliquer certains engagements pris dans le cadre du dialogue social. Qu’en pensez-vous à l’UGTM ?

• Pour le public, il y a une absence de dialogue social au niveau sectoriel. A l’exception de l’augmentation des salaires, plusieurs engagements n’ont pas été honorés, dont ceux concernant la législation sociale. Quant au privé, les augmentations n’ont pas été appliquées. A ceci s’ajoutent l’atteinte aux libertés syndicales et les vagues de licenciements de salariés par des entreprises non citoyennes en prétextant la pandémie.

• Quelles sont les perspectives du dialogue social dans le cadre du nouveau modèle de développement ?

• On revendique d’abord l’institutionnalisation du dialogue social à travers la création d’une instance supérieure de dialogue qui sera un espace de réflexion et de concertation, en ce qui concerne les relations professionnelles et un espace de développement économique et social auquel on aspire au Maroc, et finalement le centre de décision des politiques sociales. Ensuite, l’opérationnalisation ou la mise en œuvre. Dans le cadre du nouvel modèle de développement, il faut opérationnaliser le dialogue social régional. Cela nécessite une volonté politique qui fait défaut au gouvernement actuel.








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