D’abord les coups de massue. Mohamed Benchaâboun les assène de suite : le confinement coûte 1 milliard de Dhs par jour à l’économie et 500 millions au Trésor public. Encore une part de 42% de la cagnotte du Fonds spécial pour la lutte contre la pandémie du Coronavirus a déjà été consommée, à la date du 18 du mois. L’attention des Marocains est captivée.
Deux mois de confinement, outre ses désagréments, vont leur coûter 6 points du PIB. Additionner ensuite le nombre d’emplois détruits par point de croissance perdu et vous obtenez 36 millions de citoyens qui n’attendent que la partie du discours qui va porter sur la voie du salut. Benchaâboun, que faire ?
Deux mois de confinement, outre ses désagréments, vont leur coûter 6 points du PIB. Additionner ensuite le nombre d’emplois détruits par point de croissance perdu et vous obtenez 36 millions de citoyens qui n’attendent que la partie du discours qui va porter sur la voie du salut. Benchaâboun, que faire ?
Nouveau contexte et vielles recettes
Projet de loi de finances rectificative et plan de relance économique, rassure le grand argentier du Royaume, les traits saillants du dernier devant être soulignés lors de la présentation du premier, dont les hypothèses d’élaboration sont en cours de révision.
À première vue, rien de plus raisonnable, vu que Coronavirus a tout chamboulé. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une simple crise passagère, dont le gouvernement mesure pleinement la gravité, certes, mais dont il peut espérer sortir avec les bonnes vielles recettes d’antan. Ce n’est pas la seule absorption massive d’anabolisants monétaires qui pourrait faire que l’économie marocaine va se remettre à avancer comme avant, voire courir pour occuper de nouvelles niches d’opportunités. Il ne s’agit pas seulement de se relever après avoir trébuché. Il s’agit d’apprendre à marcher autrement. Dans le discours du ministre des Finances, lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, on aurait souhaité un aperçu des nouvelles grandes tendances de l’économie mondiale, en quoi est-ce qu’elles remettent en question certaines priorités, programmes et projets et soulignent la pertinence du maintien, voire du renforcement, d’autres.
À première vue, rien de plus raisonnable, vu que Coronavirus a tout chamboulé. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une simple crise passagère, dont le gouvernement mesure pleinement la gravité, certes, mais dont il peut espérer sortir avec les bonnes vielles recettes d’antan. Ce n’est pas la seule absorption massive d’anabolisants monétaires qui pourrait faire que l’économie marocaine va se remettre à avancer comme avant, voire courir pour occuper de nouvelles niches d’opportunités. Il ne s’agit pas seulement de se relever après avoir trébuché. Il s’agit d’apprendre à marcher autrement. Dans le discours du ministre des Finances, lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, on aurait souhaité un aperçu des nouvelles grandes tendances de l’économie mondiale, en quoi est-ce qu’elles remettent en question certaines priorités, programmes et projets et soulignent la pertinence du maintien, voire du renforcement, d’autres.
Reconfiguration de logiciel
Quelles chaînes d’approvisionnement ont démontré leur fragilité, invitant à développer une production locale pour sécuriser les intrants des unités industrielles? Le secteur pharmaceutique, dont l’importance stratégique est (ré) apparue dans toute sa splendeur, importe l’essentiel de ses matières premières, ce qui le rend dépendant de ses fournisseurs étrangers.
Le Maroc a moins exporté, au cours des quatre derniers mois, de véhicules automobiles, équipements aéronautiques et produits électroniques, mais plus de phosphates et dérivés. Quel profil, à court et moyen termes, de la demande étrangère transparait et quelle offre nationale à l’export soutenir?
Les recettes touristiques ont reculé de 60% le mois écoulé, le secteur est en marche arrière de 15% le premier tiers de l’année. Quelle stratégie pour ce grand pourvoyeur d’emplois, dont les perspectives à court, voire même à moyen terme, sont loin d’être encourageantes? Le repli sur la demande locale ne saurait être qu’un pis aller.
Le Maroc a moins exporté, au cours des quatre derniers mois, de véhicules automobiles, équipements aéronautiques et produits électroniques, mais plus de phosphates et dérivés. Quel profil, à court et moyen termes, de la demande étrangère transparait et quelle offre nationale à l’export soutenir?
Les recettes touristiques ont reculé de 60% le mois écoulé, le secteur est en marche arrière de 15% le premier tiers de l’année. Quelle stratégie pour ce grand pourvoyeur d’emplois, dont les perspectives à court, voire même à moyen terme, sont loin d’être encourageantes? Le repli sur la demande locale ne saurait être qu’un pis aller.
Les dettes d’aujourd’hui, impôts de demain
Autant le recours de l’Etat à plus d’endettement, pour alimenter son budget en ces temps de crise, que l’assouplissement monétaire accordé par Bank Al-Maghrib, pour transfuser les établissements de crédits et, à travers eux, les opérateurs économiques en difficultés, ne sont que de l’épargne future des citoyens consommée aujourd’hui. Une allocation intelligente des ressources devient, dès lors, la moindre des obligations envers les contribuables.
Avec son macronien « à la fois » soutenir l’offre et la demande, en termes simples de l’argent aux entreprises pour produire et aux ménages pour consommer, Benchaâboun fait penser qu’il a les yeux plus grands que le ventre.
D’ailleurs, il y a un déficit de taux dans son discours. Dans les fonds alloués aux entreprises, quelle part aux TPE, aux PME, aux grandes entreprises et aux banques? Et quelle justification de la répartition ?
Puisque les Marocains, et peut être aussi leurs enfants, auront à payer, des (longues) années durant, la facture de la crise Coronavirus et son après, il leur est légitime de savoir si leurs futures contributions fiscales ont bien été dépensées par anticipation… ou pas.
Benchaâboun, il faut miser gagnant, les dettes d’aujourd’hui sont les impôts de demain.
Avec son macronien « à la fois » soutenir l’offre et la demande, en termes simples de l’argent aux entreprises pour produire et aux ménages pour consommer, Benchaâboun fait penser qu’il a les yeux plus grands que le ventre.
D’ailleurs, il y a un déficit de taux dans son discours. Dans les fonds alloués aux entreprises, quelle part aux TPE, aux PME, aux grandes entreprises et aux banques? Et quelle justification de la répartition ?
Puisque les Marocains, et peut être aussi leurs enfants, auront à payer, des (longues) années durant, la facture de la crise Coronavirus et son après, il leur est légitime de savoir si leurs futures contributions fiscales ont bien été dépensées par anticipation… ou pas.
Benchaâboun, il faut miser gagnant, les dettes d’aujourd’hui sont les impôts de demain.
Repères
Aides aux ménages
4,2 milliards de Dhs est le montant des aides accordées à des ménages ramédistes et autres, puisés dans le Fonds spécial pour la lutte contre la pandémie du Coronavirus. Ce dernier a encaissé, au 18 mai, 32,7 milliards de Dhs et déjà déboursé 13,7 milliards. A travers16.000 points de distribution, 4 millions de ménages en ont bénéficié, sur les 4,3 millions éligibles, 37% d’entre eux dans le monde rural. Une lumière crue est ainsi jetée sur la fragilité de larges franges de la population. Qu’en sera-t-il au 10 juin ?
Réclamations
Les travailleurs, titulaires et non-titulaires de la carte Ramed, qui n’ont pas bénéficié des aides publiques auxquelles ils estiment avoir droit sont invités à déposer leurs réclamations en se connectant, dès aujourd’hui, au portail « www. tadamoncovid.ma », au sein duquel une rubrique spécifique a été consacrée. Les réclamations seront traitées après les vérifications nécessaires menées auprès des départements gouvernementaux concernés. Les travailleurs « au noir » ne le sont plus, en fin de compte.
Achat d’équipements médicaux
Le Fonds spécial pour la lutte contre la pandémie du Coronavirus a consacré plus de 2,2 milliards de Dhs à l’acquisition d’équipements médicaux indispensables pour lutter contre la pandémie. 743 lits de réanimation, 664 lits d’hospitalisation et 348 respirateurs sont ainsi venus renforcer l’offre sanitaire pour faire face à l’épidémie, entre autres équipements achetés. De 2 laboratoires en début de crise sanitaire, le Maroc en compte actuellement 13 capables d’analyser les tests de dépistage du virus Sras-Covid-19.