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Droits d’importation sur les smartphones : un cadeau au marché noir


Rédigé par Soufiane CHAHID le Dimanche 3 Décembre 2023



Droits d’importation sur les smartphones : un cadeau au marché noir
In extremis, les Conseillers ont réussi à réduire les droits d’importation sur les smartphones. Ce samedi 2 décembre, la Commission des Finances à la deuxième Chambre a adopté un amendement au Projet de Loi de Finances (PLF) 2024 visant à faire baisser ce taux à 17,5%, contre 30% initialement proposé par le gouvernement. C’est un petit soulagement, puisqu’un taux aussi élevé aurait eu un impact important sur les consommateurs et les vendeurs.

Jusqu’à aujourd’hui, les smartphones étaient soumis à des droits de douane de 2,5%. Ce taux réduit avait pour objectif de permettre au plus grand nombre l’accès à cet outil devenu si incontournable dans la vie quotidienne des citoyens. Si l’amendement des Conseillers est définitivement entériné, les droits d’importation seront multipliés par 7.

Ce taux sera appliqué sans distinction de la gamme, du prix et de la technologie des smartphones. Cela paraît injuste, puisque toutes les catégories de population, même celles qui utilisent leur smartphone pour recevoir les aides sociales directes, seront impactées. Une politique fiscale si brutale provoque d’autres conséquences bien connues des économistes. Dans sa recherche effrénée de nouvelles ressources fiscales, l’Exécutif oublie qu’il est en train de créer un effet de déplacement de la consommation vers le marché noir. Réseaux clandestins, contrefaçon, smartphones volés ou détournés, les moyens ne manquent pas pour approvisionner le marché local. Les récentes campagnes des autorités dans les centres névralgiques du marché noir, comme les marchés de Derb Ghallef et le souk Korea à Casablanca, ne suffiront pas à dissuader les acteurs de ce marché souterrain.

La multiplication des plateformes d’achat/vente sur Internet, ainsi que des pages spécialisées sur Facebook ou Instagram, prouvent que le marché noir a une capacité de mutation et d’adaptation que l’Etat ne peut toujours suivre.

Dans ce secteur, les actions des autorités apparaissent comme étant en contradiction : elles cherchent simultanément à lutter contre et à intégrer l’économie informelle, tout en imposant une pression fiscale élevée sur les vendeurs légaux de smartphones. Ces deux démarches risquent de se révéler infructueuses.



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