Le séisme qui a frappé notre pays a été une occasion pour les Forces Armées Royales (FAR) de montrer leur capacité de déploiement dans un temps record. Hôpitaux de campagne, chaînes de ravitaillement ininterrompues, mobilisation immédiate des ressources humaines, capacité d’établir rapidement des ponts aériens, autant d’exemples qui illustrent cette efficacité opérationnelle. C’est le reflet d’une maturité logistique acquise au bout de plusieurs années de travail et de préparation. Mouvoir une armée est tout, sauf facile. Certains experts vont jusqu’à croire que c’est la colonne vertébrale de toute armée qui se veut efficiente.
On a beau s’armer jusqu’aux dents, sans logistique efficace, la puissance de feu ne garantit pas forcément des résultats sur le terrain. On s’en est aperçu en Ukraine où la puissante armée russe a échoué à prendre Kiev à cause d’une logistique défectueuse qui a eu du mal à suivre l’avancée des troupes. Les stratèges des FAR sont conscients des défis logistiques contemporains et n’ont pas attendu la guerre en Ukraine pour s’en apercevoir. Preuve en est la volonté de l’Armée de booster son arsenal logistique avec le renforcement de la flotte d’aéronefs utilitaires et du parc automobile. Camions de transport américains, hélicoptères H135… les exemples sont nombreux.
Bien que limité, le potentiel logistique militaire du Royaume demeure important et cela est dû essentiellement à l’organisation sur laquelle misent les FAR. Raison pour laquelle l’Armée Royale s’est fortement investie dans la formation des ressources humaines, en lançant dès 2011 un Cours supérieur de logistique en faveur des officiers. À cela s’ajoute une structure de coordination fluide entre les différents services des FAR où le 4ème Bureau joue un rôle fondamental, surtout lorsqu'il s’agit des exercices interarmées.
Si la logistique est mise autant au centre du jeu, c’est parce que les FAR ont appris des erreurs du passé, en remédiant aux carences observées lors de la guerre du Sahara où les lignes de ravitaillement furent des cibles fragiles des attaques du Polisario. Maintenant, cette maturité logistique dont on parle est un acquis précieux et un facteur rassurant pour avancer et tenir bon dans un région où les menaces fusent de toutes parts.
Anass MACHLOUKH