C’est un revirement majeur. Facebook a annoncé mardi qu’il n’utiliserait plus, sur sa plateforme, la reconnaissance faciale qui permet d’identifier, depuis 2010, une personne sur des photos ou des vidéos postées sur le réseau social.
« Ce changement va représenter une des plus importantes évolutions en matière d’usage de la reconnaissance faciale dans l’histoire de cette technologie », a noté Jérôme Pesenti, le vice-président de la société, chargé de l’intelligence artificielle. « Plus d’un tiers des utilisateurs quotidiens de Facebook ont activé la reconnaissance faciale et peuvent être reconnus », a-t-il précisé.
Outre l’arrêt de la reconnaissance faciale active, le réseau social va également supprimer les données d’identification numérique accumulées sur plus d’un milliard d’utilisateurs. Cette décision inattendue signifie que certains outils populaires du réseau ne fonctionneront plus: quand un utilisateur publiera une photo, l’algorithme ne devinera plus les noms des personnes présentes dessus, par exemple.
Meta, la toute nouvelle maison mère de Facebook et de ses autres plateformes (Instagram, WhatsApp…), reconnaît que cette technologie peut être utile au quotidien pour déverrouiller l’écran de son smartphone plus rapidement notamment. Mais elle suscite aussi de «nombreuses inquiétudes», d’autant que les autorités n’ont pas encore fourni de «règles claires» sur son usage, a souligné Jérôme Pesenti : «Etant donné l’incertitude actuelle, nous pensons que limiter l’utilisation de la reconnaissance faciale à un nombre de cas limité est approprié».
Une décision pour « éteindre le feu » Facebook fait actuellement face à des vagues d’accusations liées à la fuite de documents internes exfiltrés par une lanceuse d’alerte. L’informaticienne Frances Haugen a assuré, devant le Congrès américain, le Parlement européen ou encore les participants du Web Summit à Lisbonne que le réseau social faisait passer ses profits avant la sécurité des utilisateurs.
Le géant des technologies s’en défend en mettant en avant ses investissements dans la sécurité, la modération des contenus ou encore les recherches pour évaluer les problèmes liés aux mauvaises utilisations de ses services (radicalisation politique, désinformation, trafics illégaux, harcèlement en ligne, etc).
Dans le même sillage, le consultant politique démocrate Rick Wilson, précise que mettre fin au système de reconnaissance faciale ne relève pas forcément de la bonne gouvernance, mais plutôt une stratégie pour éteindre le feu.
Facebook n’est pas le seul à bannir cette option…
De nombreuses ONG et des élus politiques accusent la reconnaissance faciale de systématiser les biais humains déjà présents dans la société, comme le racisme et les discriminations, pointant aussi les risques en matière de protection des données personnelles. «C’est l’une des technologies les plus dangereuses et les plus toxiques jamais créées pour la vie politique. Même Facebook le sait», a réagi Caitlin Seeley George, directrice de campagne chez Fight for the Future, une ONG.
«De la mauvaise identification des personnes de couleur (qui a déjà conduit à des arrestations injustifiées) aux systèmes qui épient nos moindres faits et gestes quotidiens, nous ne pouvons pas faire confiance aux gouvernements, aux forces de l’ordre ou aux entreprises avec ces algorithmes de surveillance massive», a-t-elle fait valoir, appelant à l’interdiction totale de ces algorithmes.
Ainsi, Facebook n’est pas le seul à prendre une telle décision. En 2020, IBM avait annoncé qu’il ne commercialiserait plus d’outils de reconnaissance faciale. Microsoft, lui, a arrêté de vendre sa technologie à la police, et Amazon a fait de même avec un moratoire d’un an qui a été prolongé cet été face aux risques de discriminations, particulièrement chez les minorités.
« Ce changement va représenter une des plus importantes évolutions en matière d’usage de la reconnaissance faciale dans l’histoire de cette technologie », a noté Jérôme Pesenti, le vice-président de la société, chargé de l’intelligence artificielle. « Plus d’un tiers des utilisateurs quotidiens de Facebook ont activé la reconnaissance faciale et peuvent être reconnus », a-t-il précisé.
Outre l’arrêt de la reconnaissance faciale active, le réseau social va également supprimer les données d’identification numérique accumulées sur plus d’un milliard d’utilisateurs. Cette décision inattendue signifie que certains outils populaires du réseau ne fonctionneront plus: quand un utilisateur publiera une photo, l’algorithme ne devinera plus les noms des personnes présentes dessus, par exemple.
Meta, la toute nouvelle maison mère de Facebook et de ses autres plateformes (Instagram, WhatsApp…), reconnaît que cette technologie peut être utile au quotidien pour déverrouiller l’écran de son smartphone plus rapidement notamment. Mais elle suscite aussi de «nombreuses inquiétudes», d’autant que les autorités n’ont pas encore fourni de «règles claires» sur son usage, a souligné Jérôme Pesenti : «Etant donné l’incertitude actuelle, nous pensons que limiter l’utilisation de la reconnaissance faciale à un nombre de cas limité est approprié».
Une décision pour « éteindre le feu » Facebook fait actuellement face à des vagues d’accusations liées à la fuite de documents internes exfiltrés par une lanceuse d’alerte. L’informaticienne Frances Haugen a assuré, devant le Congrès américain, le Parlement européen ou encore les participants du Web Summit à Lisbonne que le réseau social faisait passer ses profits avant la sécurité des utilisateurs.
Le géant des technologies s’en défend en mettant en avant ses investissements dans la sécurité, la modération des contenus ou encore les recherches pour évaluer les problèmes liés aux mauvaises utilisations de ses services (radicalisation politique, désinformation, trafics illégaux, harcèlement en ligne, etc).
Dans le même sillage, le consultant politique démocrate Rick Wilson, précise que mettre fin au système de reconnaissance faciale ne relève pas forcément de la bonne gouvernance, mais plutôt une stratégie pour éteindre le feu.
Facebook n’est pas le seul à bannir cette option…
De nombreuses ONG et des élus politiques accusent la reconnaissance faciale de systématiser les biais humains déjà présents dans la société, comme le racisme et les discriminations, pointant aussi les risques en matière de protection des données personnelles. «C’est l’une des technologies les plus dangereuses et les plus toxiques jamais créées pour la vie politique. Même Facebook le sait», a réagi Caitlin Seeley George, directrice de campagne chez Fight for the Future, une ONG.
«De la mauvaise identification des personnes de couleur (qui a déjà conduit à des arrestations injustifiées) aux systèmes qui épient nos moindres faits et gestes quotidiens, nous ne pouvons pas faire confiance aux gouvernements, aux forces de l’ordre ou aux entreprises avec ces algorithmes de surveillance massive», a-t-elle fait valoir, appelant à l’interdiction totale de ces algorithmes.
Ainsi, Facebook n’est pas le seul à prendre une telle décision. En 2020, IBM avait annoncé qu’il ne commercialiserait plus d’outils de reconnaissance faciale. Microsoft, lui, a arrêté de vendre sa technologie à la police, et Amazon a fait de même avec un moratoire d’un an qui a été prolongé cet été face aux risques de discriminations, particulièrement chez les minorités.
C. B.