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Flambée des décès : Zoom sur le taux de létalité au Royaume


Jeudi 13 Août 2020

Le Maroc vit une situation inquiétante suite à la flambée des cas de contamination à la Covid-19. Mais le plus inquiétant sont les records de décès qui accompagnent cette montée en flèche.



Flambée des décès : Zoom sur le taux de létalité au Royaume
Depuis le début de la pandémie, le Maroc enregistrait un faible taux de létalité. Après avoir entamé un processus de déconfinement progressif, le Royaume a vu se succéder les records en matière de décès par jour. La conjonction de plusieurs facteurs a fait grimper le bilan des décès à 584 le 13 août. « Il faut admettre que le manque de civisme de nombre de citoyens n’aide pas à juguler la propagation du virus», estime Baderddine Dahou, membre de l’équipe d’intervention rapide contre la Covid-19 et de la cellule de veille et de sécurité sanitaire à la délégation du ministère de la Santé de la province de Kénitra. 

M. Dahou explique que « la lecture des indicateurs de santé diffère d’un individu à l’autre. Pour un professionnel de santé, le taux de létalité n’a rien de nouveau, puisqu’au début, les conditions de dépistage étaient bien définies, et on enregistrait des cas extrêmement graves avec une forte mortalité».

Il ajoute que « le taux de létalité est lié en premier lieu à la flambée des cas positifs au SARS-CoV 2, suite au relâchement dans le respect des gestes barrières constaté récemment au Royaume. Alors qu’en second lieu, il s’explique par la virulence du virus, le diagnostic tardif où la charge virale prend bien sa place, et la faiblesse du système immunitaire, particulièrement chez les malades immunodépressifs ». 

La cérémonie de l’Aïd El Kébir, quant à elle, a participé indirectement à l’aggravation des cas positifs à la Covid-19, du fait que personne ne voulait se retrouver à l’hôpital en ce moment.

Plusieurs citoyens font la liaison entre le manque d’équipements de santé, la surcharge des hôpitaux et l’augmentation du nombre des décès. Or, notre intervenant nous explique que « cela est dénué de fondement du fait que plusieurs services de prise en charge sont bien équipés et disponibles aux porteurs du virus, comme celui de Benslimane ou encore celui de Sidi Yahya Al Gharb, etc.».

D’un point de vue épidémiologique, « le confinement demeure le seul moyen efficace pour aplatir la courbe, et donc, in fine, d’éviter de saturer les services hospitaliers et d’augmenter encore plus le taux de létalité. Sans oublier le dépistage massif pour éviter l’apparition de nouveaux clusters », conclut-il.

Néanmoins, cette solution demeure difficile à appliquer, premièrement suite à une économie complètement ravagée par la crise et qui ne peut pas subir un autre «lockdown». En effet, la Covid-19 a engendré des conséquences économiques fâcheuses, particulièrement sur les emplois précaires déjà fragilisés par le secteur informel. Cette économie qui fait vivre une grande partie de la population a connu des pertes colossales. Deuxièmement, une majorité de la société marocaine est loin d’accepter ne serait-ce que l’idée d’un éventuel confinement du fait qu’il a eu des conséquences psychologiques non négligeables.  

Siham Mdiji








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