« L’écosystème aéronautique marocain représente l’un des plus beaux cas de réussite industrielle dans un pays en développement. Bien sûr, le Maroc ne produit pas d’avions.
Le marché mondial de l’aviation est dominé par un duo pôle constitué de l’américain Boeing et de l’européen Airbus », souligne le Policy Center for the New South (PCNS), un think tank marocain, dans un nouveau rapport intitulé : « L’aéronautique au Maroc : Histoire d’un succès inattendu », publié ce mois de février.
Le think marocain, basé à Rabat, estime même que le Maroc est devenu le principal exportateur de matériel, pièces et composants aéronautiques, en Afrique. « Avec un chiffre à l’export de près de 1,3 milliard de dollars US et des taux de croissance de la production autour de 18%, les équipementiers d’avionneurs enregistrent, aujourd’hui, la plus forte croissance à l’export de l’industrie manufacturière (13,8%), représentant quelque 5,6% des exportations totales du Royaume », souligne le rapport.
S’imposer dans l’aéronautique, un secteur si exigeant en matière de qualité, coût, formation de la main-d’œuvre, investissements, chaînes logistiques ou de confiance des grands donneurs d’ordre, est un vrai pari. « Peu de pays ont les conditions de la tenir », souligne l’étude.
Ce succès marocain de l’industrie aéronautique n’est pas, au fait, le fruit du hasard. Il est dû d’abord à la Royal Air Maroc (RAM) qui a entrepris, depuis sa création en 1957, plusieurs actions pour monter en gamme. Dès 1986, la compagnie est classée première compagnie aérienne d’Afrique.
Dans les années 1990, ses services techniques, regroupés au sein de son Centre Industriel Aéronautique, sont considérés comme une référence internationale, alors que sa filiale AHM (Atlas Hospitality Maroc) va se hisser au rang de deuxième opérateur hôtelier du pays, est-il indiqué. Cependant, cette réussite n’a pu être possible que grâce à une vision d’Etat constante sur l’importance de construire une compagnie nationale moderne et compétitive.
Le marché mondial de l’aviation est dominé par un duo pôle constitué de l’américain Boeing et de l’européen Airbus », souligne le Policy Center for the New South (PCNS), un think tank marocain, dans un nouveau rapport intitulé : « L’aéronautique au Maroc : Histoire d’un succès inattendu », publié ce mois de février.
Le think marocain, basé à Rabat, estime même que le Maroc est devenu le principal exportateur de matériel, pièces et composants aéronautiques, en Afrique. « Avec un chiffre à l’export de près de 1,3 milliard de dollars US et des taux de croissance de la production autour de 18%, les équipementiers d’avionneurs enregistrent, aujourd’hui, la plus forte croissance à l’export de l’industrie manufacturière (13,8%), représentant quelque 5,6% des exportations totales du Royaume », souligne le rapport.
S’imposer dans l’aéronautique, un secteur si exigeant en matière de qualité, coût, formation de la main-d’œuvre, investissements, chaînes logistiques ou de confiance des grands donneurs d’ordre, est un vrai pari. « Peu de pays ont les conditions de la tenir », souligne l’étude.
Ce succès marocain de l’industrie aéronautique n’est pas, au fait, le fruit du hasard. Il est dû d’abord à la Royal Air Maroc (RAM) qui a entrepris, depuis sa création en 1957, plusieurs actions pour monter en gamme. Dès 1986, la compagnie est classée première compagnie aérienne d’Afrique.
Dans les années 1990, ses services techniques, regroupés au sein de son Centre Industriel Aéronautique, sont considérés comme une référence internationale, alors que sa filiale AHM (Atlas Hospitality Maroc) va se hisser au rang de deuxième opérateur hôtelier du pays, est-il indiqué. Cependant, cette réussite n’a pu être possible que grâce à une vision d’Etat constante sur l’importance de construire une compagnie nationale moderne et compétitive.
« Plan Emergence » : la rupture de 2005
Le boom de l’industrie aéronautique marocaine est dû aussi au « Plan Emergence », lancé en 2005, qui a servi de cadre pour démarrer la construction du port de Tanger Med. Une véritable plate-forme régionale pour le développement industriel avec ses diverses zones franches consacrées, entre autres, à l’aéronautique.
La croissance remarquable du secteur est due également au « Pacte National pour l’émergence industrielle », signé en 2009 à Fès, en présence du Souverain. Ce contrat-programme 2009-2015 entre l’Etat et les secteurs industriels vise à conforter et renforcer la stratégie déjà mise en place par le Plan Emergence de 2005.
L’aéronautique, elle, est impliquée au premier chef par la décision de faciliter le règlement des problèmes fonciers et fiscaux par la création de plates-formes industrielles intégrées, dotées de guichets uniques pour les investisseurs. Par ailleurs, poursuit la même source, est également adoptée une convention pour la création d’un Institut des métiers de l’aéronautique (IMA) afin d’assurer une formation sur mesure de la main-d’œuvre selon les nécessités des industriels du secteur. Pour assurer une articulation experte entre l’offre et la demande de formation, l’IMA sera essentiellement administré par les industriels eux-mêmes, au plus près des besoins.
La croissance remarquable du secteur est due également au « Pacte National pour l’émergence industrielle », signé en 2009 à Fès, en présence du Souverain. Ce contrat-programme 2009-2015 entre l’Etat et les secteurs industriels vise à conforter et renforcer la stratégie déjà mise en place par le Plan Emergence de 2005.
L’aéronautique, elle, est impliquée au premier chef par la décision de faciliter le règlement des problèmes fonciers et fiscaux par la création de plates-formes industrielles intégrées, dotées de guichets uniques pour les investisseurs. Par ailleurs, poursuit la même source, est également adoptée une convention pour la création d’un Institut des métiers de l’aéronautique (IMA) afin d’assurer une formation sur mesure de la main-d’œuvre selon les nécessités des industriels du secteur. Pour assurer une articulation experte entre l’offre et la demande de formation, l’IMA sera essentiellement administré par les industriels eux-mêmes, au plus près des besoins.
2014 : le coup d’accélérateur pour l’industrie
Cette nouvelle impulsion donnée à la stratégie de développement industriel et à la coopération public/privé a clairement favorisé la croissance de l’aéronautique. Chiffres à l’appui, le nombre d’industries de ce secteur présentes au Maroc a plus que doublé durant 2009-2014, atteignant une centaine d’unités.
Le « Plan d’Accélération Industrielle (PAI) 2014-2020 » a, lui-aussi, contribué au développement de l’industrie aéronautique marocaine. En 2016, il y avait la signature d’un protocole d’accord entre l’Etat et Boeing. « Pour la première fois, la firme de Seattle a décidé de s’aventurer hors du Mexique qui concentre l’essentiel de son réseau de fournisseurs dans les pays en développement. Le géant aéronautique américain s’engage à atteindre un chiffre d’affaires à l’export d’un milliard de dollars, à créer quelque 8.500 emplois sur une décennie et à organiser des filières comportant quelque 120 sous-traitants », relève-t-on de même source.
Le « Plan d’Accélération Industrielle (PAI) 2014-2020 » a, lui-aussi, contribué au développement de l’industrie aéronautique marocaine. En 2016, il y avait la signature d’un protocole d’accord entre l’Etat et Boeing. « Pour la première fois, la firme de Seattle a décidé de s’aventurer hors du Mexique qui concentre l’essentiel de son réseau de fournisseurs dans les pays en développement. Le géant aéronautique américain s’engage à atteindre un chiffre d’affaires à l’export d’un milliard de dollars, à créer quelque 8.500 emplois sur une décennie et à organiser des filières comportant quelque 120 sous-traitants », relève-t-on de même source.
A. CHANNAJE
Airbus détrône Boeing
Le constructeur aéronautique européen Airbus est devenu, depuis fin décembre 2019, numéro un mondial du secteur, détrônant Boeing. Airbus aurait en effet réalisé 863 livraisons l’an dernier. Loin devant les 345 livraisons bouclées entre janvier et novembre (manquent encore les chiffres de décembre) par son concurrent américain. Airbus a ainsi battu son record de 2018. A l’époque, les deux géants de l’aéronautique avaient passé le cap historique des 800 avions livrés : pas un de plus pour Airbus et précisément 806 pour Boeing. Jamais le secteur n’en avait autant produit.
Or, depuis, Boeing a été tétanisé par la crise du 737 MAX. Tous les avions de ce modèle ont été interdits de vol à la suite de la catastrophe aérienne d'Ethiopian Airlines survenue le 10 mars.
Or, depuis, Boeing a été tétanisé par la crise du 737 MAX. Tous les avions de ce modèle ont été interdits de vol à la suite de la catastrophe aérienne d'Ethiopian Airlines survenue le 10 mars.
Repères
Pacte National pour l’Emergence Industrielle
Objectifs de la PAI pour l’aéronautique
Le Pacte National pour l’Emergence Industrielle 2009-2014 a été élaboré pour compléter le Plan Emergence Industrielle lancé en 2005. D’après Policy Center for the New South, le bilan de la mise en œuvre de ce dernier est très contrasté, et fait ressortir des niveaux de maturité très différenciés entre secteurs industriels, rappelant la nécessité de relancer l’ensemble du secteur industriel en mettant l’accent sur les Métiers Mondiaux du Maroc (MMM), à savoir : l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, le textile, l’agro-alimentaire, l’offshoring, et les industries chimiques et para-chimiques.
Le plan de relance s’articule autour d’un développement agressif des MMM autour de 12 Plates-formes Industrielles Intégrées (P2I), à travers la modernisation compétitive des PME, l’amélioration du climat des affaires, et la redynamisation de la formation.
Objectifs de la PAI pour l’aéronautique
Le secteur aéronautique a comme pointe de diamant du PAI (Plan d’accélération industrielle) 2014-2020 : un essor remarquable. A l’horizon 2020, le Plan vise à créer 23.000 nouveaux emplois, soit le triple de l’effectif actuel dans le temps, à doubler le chiffre d’affaires à l’export pour le porter à 16 milliards de DH, à atteindre un taux d’intégration local de 35% et à drainer plus de 100 nouveaux acteurs. Concernant le secteur de l’aéronautique, qui compte à présent 140 entreprises, 16.700 nouveaux emplois ont été créés entre 2014 et 2018, pour un chiffre d’affaires à l’export de 16.3 milliards MAD, et un taux d’intégration locale de 34%.