Une fois de plus, les « ingénieurs » de nos distractions ramadanesques nous injectent une surdose de programmes télévisés indigestes à l’heure du Ftour qui pendant le mois sacré devient, de facto, le prime time de la télé marocaine.
Du contenu qui, chaque année et sauf quelques fulgurances, suscite l’ire et les critiques des téléspectateurs assoiffés de la bonne comédie, pointant du doigt le manque d’innovation, le recyclage infini des sketchs et le manque de diversification des acteurs, devenus très familiers au fil des Ramadans.
Sauf que le contenu « insipide » de ce mois-ci est la goutte qui fait déborder le vase ! Sur les réseaux sociaux, les internautes estiment à juste titre qu’il porte atteinte à leur intelligence et n’est pas à la hauteur de leurs attentes, appelant même au boycott des chaînes nationales. Les différentes publications sur la Toile s’interrogent également sur le manque de saveur dans les sitcoms, sachant que l’humour est une partie inhérente de la culture populaire marocaine, comme en témoigne le florilège de blagues, de « memes » et autres montages qui pullulent sur les réseaux sociaux marocains et qui sont partagés à longueur de journée sur les messageries instantanées. Ils ne manquent pas aussi de s’exclamer sur l’omniprésence des influenceurs et youtubeurs sur tous les programmes télévisés, bien que la convenance ne soit pas toujours au rendez-vous.
C’est dire que l’offre ne correspond pas à la demande et que la scène cinématographique, surtout humoristique, devrait se réinventer et se délester de ce contenu qui éloigne davantage les Marocains de leurs télévisions. Pour ce faire, il faut tout d’abord se donner les moyens nécessaires permettant d’avoir des conclusions probantes sur l’expérience client et arrêter de considérer l’audimat comme un indicateur d’évaluation de qualité. Vient ensuite le casting des acteurs, dont les cahiers de charges gagneraient bien de monter en exigence. In fine, vient l’esprit des programmes télévisés, leur qualité et les modalités de leur financement. Mais là, il y a à boire et à manger !
Souhail AMRABI