- Les Marocains attendaient impatiemment l’édition japonaise des JO, mais les débuts ne prêtent pas à l’optimisme, vu qu’une grande partie de la délégation sportive marocaine a déjà quitté ces Jeux. Comment expliquez-vous ceci ? Est-ce aux fédérations sportives nationales qu’incombe cette responsabilité? Le manque d’entraîneurs en est-il la cause ?
- Au moment de répondre à vos questions, environ 60% des sportifs marocains sont toujours en lice pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Il reste 15 sportifs en athlétisme, karaté, sport équestre, judo, natation... Par respect pour nos sportifs, nous devons rester optimistes et croire jusqu’aux dernières minutes des jeux. La réussite est toujours collective, la responsabilité l’est aussi. Après les jeux, nous ferons un bilan et les responsables du sport national prendront les décisions qui s’imposent.
Je vous rappelle qu’en collaboration avec le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (MCJS), le CNOM finance le programme de préparation proposé par la fédération, accompagne notre délégation durant les jeux et continue d’assister nos sportifs, en cas de besoin, après les jeux. Mais le CNOM n’est pas responsable de la sélection des sportifs et de leur préparation technique.
Le sport de haut niveau est un écosystème composé de plusieurs éléments interdépendants (le sportif et son projet, le club, l’entraîneur du club, l’entraineur national, la fédération, la direction technique de la fédération, le MCJS, le CNOM, les sponsors, la famille, les études, le suivi médical, le suivi psychologique, la nutrition, les médias, le public...). La performance est la résultante d’un subtil équilibre entre ces différents éléments. Aux Jeux Olympiques, le niveau est tellement élevé que la défaillance d’un de ces éléments de l’écosystème peut compromettre la médaille et la performance. Je comprends la déception du public marocain et son désir de voir gagner des médailles.
- Au moment de répondre à vos questions, environ 60% des sportifs marocains sont toujours en lice pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Il reste 15 sportifs en athlétisme, karaté, sport équestre, judo, natation... Par respect pour nos sportifs, nous devons rester optimistes et croire jusqu’aux dernières minutes des jeux. La réussite est toujours collective, la responsabilité l’est aussi. Après les jeux, nous ferons un bilan et les responsables du sport national prendront les décisions qui s’imposent.
Je vous rappelle qu’en collaboration avec le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (MCJS), le CNOM finance le programme de préparation proposé par la fédération, accompagne notre délégation durant les jeux et continue d’assister nos sportifs, en cas de besoin, après les jeux. Mais le CNOM n’est pas responsable de la sélection des sportifs et de leur préparation technique.
Le sport de haut niveau est un écosystème composé de plusieurs éléments interdépendants (le sportif et son projet, le club, l’entraîneur du club, l’entraineur national, la fédération, la direction technique de la fédération, le MCJS, le CNOM, les sponsors, la famille, les études, le suivi médical, le suivi psychologique, la nutrition, les médias, le public...). La performance est la résultante d’un subtil équilibre entre ces différents éléments. Aux Jeux Olympiques, le niveau est tellement élevé que la défaillance d’un de ces éléments de l’écosystème peut compromettre la médaille et la performance. Je comprends la déception du public marocain et son désir de voir gagner des médailles.
Le CNOM n’est pas responsable de la sélection des sportifs et de leur préparation technique
Mais certains commentaires sur les réseaux sociaux me choquent. Ils condamnent les sportifs à la défaite avant même le début de leurs épreuves, d’autres les insultent carrément. Ce manque de respect est décourageant pour les sportifs. Le public doit croire en nos sportifs et les soutenir jusqu’au bout, surtout dans les moments difficiles. Le patriotisme, c’est se poser, tous les matins au réveil, la question suivante : que puis-je faire de positif pour mon pays et mes concitoyens ? La haine, la jalousie et la méchanceté gratuite vous entraînent dans les ténèbres. Choisissons le respect mutuel, l’entraide et la solidarité pour réussir ensemble.
- Le CNOM misait plus sur les sports individuels pour défendre les couleurs du Maroc aux JO de Tokyo. A quel point l’engagement individuel des athlètes est-il important ?
- Sincèrement, le CNOM soutient tous les sports individuels ou d’équipe qui ont un réel potentiel pour défendre honorablement les couleurs du Maroc à l’international et faire des résultats. Il se trouve que, ces derniers temps, nous constatons que les sports individuels s’imposent plus à l’international que les sports collectifs. Mais que ce soit pour les sports individuels ou pour les sports collectifs, l’engagement de l’athlète est fondamental, indispensable pour la réussite du projet sportif.
D’ailleurs, l’acteur principal du projet sportif est l’athlète lui-même. Le sportif doit être animé par un rêve sportif, il doit avoir des objectifs clairs et précis, il doit croire en lui et enfin il doit travailler avec rigueur et abnégation pour la réalisation de son rêve. Certains sportifs se trompent parfois d’objectif ou croient que la performance et la médaille se réalisent grâce à ce que les autres vont faire pour eux.
Certains sportifs se trompent parfois d’objectif ou croient que la performance et la médaille se réalisent grâce à ce que les autres vont faire pour eux
- Quel bilan tirez-vous des entraîneurs étrangers sollicités par de nombreuses fédérations sportives pour préparer les sportifs marocains ?
- C’est aux fédérations de faire le bilan de l’apport des entraîneurs étrangers. Personnellement, je constate que certains ont un très bon niveau d’expertise et peuvent apporter un plus pour les sportifs marocains. D’autres le sont beaucoup moins. C’est comme partout dans le monde. Pour progresser et réussir, nous devons, sans complexe, faire appel aux compétences extérieures s’il le faut, mais nous devons parallèlement former et faire monter en compétences nos ressources humaines internes. Il y a des pays qui ont fait des progrès exceptionnels grâce à des entraîneurs étrangers.
D’ailleurs, beaucoup d’entraîneurs marocains, dans différents sports, travaillent à l’étranger. Je constate, avec beaucoup de regret, l’immigration des compétences marocaines dans plusieurs domaines. C’est une grande perte pour notre pays.
- Le CNOM n’a cessé d’assurer tous les moyens nécessaires pour préparer la délégation sportive marocaine aux JO de Tokyo, tant attendus. Quel suivi psychologique est assuré à la délégation pendant et après cet événement ?
- C’est un devoir pour le CNOM d’être au service des fédérations et des sportifs marocains. Avant les Jeux, le CNOM établit une convention avec chaque fédération. La convention reprend essentiellement le projet sportif de la fédération avec la liste des sportifs sélectionnés par cette dernière, la liste des encadrants techniques, le programme des stages et des compétitions internationales ainsi que les objectifs et le budget prévisionnel.
La fédération et le CNOM discutent du projet pour l’enrichir et lui donner de la cohérence. Une fois le projet validé, les deux parties signent la convention pour définir les engagements de chacune. Le CNOM finance une partie ou la totalité du programme, propose, en plus, un accompagnement médical et un soutien mental pour les sportifs qui le souhaitent.
Pour les Jeux Olympiques de Tokyo, tous les sportifs qualifiés ont bénéficié, à la charge du CNOM, d’un bilan médical complet. Le CNOM reste à l’écoute des besoins des fédérations pour adapter la convention et la faire évoluer. Des bilans intermédiaires sont régulièrement effectués avec les fédérations. Le soutien du CNOM commence avant les jeux, se renforce pendant et continue après. Surtout dans le cas des blessures.
Recueillis par Safaa KSAANI