- Vous êtes l’une des figures de la jeunesse du Parti de l’Istiqlal, vous allez briguer un double mandat électoral, expliquez-nous les raisons de votre nouvelle candidature ?
- En effet, ma démarche s’inscrit dans la continuité de mon parcours politique, j’étais députée lors de la dernière législature de 2016, j’ai été issue de la liste nationale des femmes. Comme la récente réforme du Code électoral donne plus de chance aux femmes pour gérer la chose locale, en ayant quota supérieur, je me suis décidée à me présenter aux élections régionales dans la région Casablanca-Settat tout en étant candidate aux législatives. Je suis deuxième de la liste dans la circonscription d’El Jadida. J’ai fait le choix des régionales afin de rester à proximité de nos électeurs et tâcher d’apporter de nouvelles solutions aux problèmes de leur quotidien. Au cours de mon dernier mandat législatif, j’étais frustrée de ne pas être aussi proche des citoyens que je l’espérais. Le Conseil régional me permettra de m’approcher davantage du terrain. C’est d’autant plus important à mes yeux que les Conseils régionaux auront, dans le futur, plus de prérogatives, conformément aux recommandations du nouveau modèle de développement.
- En effet, ma démarche s’inscrit dans la continuité de mon parcours politique, j’étais députée lors de la dernière législature de 2016, j’ai été issue de la liste nationale des femmes. Comme la récente réforme du Code électoral donne plus de chance aux femmes pour gérer la chose locale, en ayant quota supérieur, je me suis décidée à me présenter aux élections régionales dans la région Casablanca-Settat tout en étant candidate aux législatives. Je suis deuxième de la liste dans la circonscription d’El Jadida. J’ai fait le choix des régionales afin de rester à proximité de nos électeurs et tâcher d’apporter de nouvelles solutions aux problèmes de leur quotidien. Au cours de mon dernier mandat législatif, j’étais frustrée de ne pas être aussi proche des citoyens que je l’espérais. Le Conseil régional me permettra de m’approcher davantage du terrain. C’est d’autant plus important à mes yeux que les Conseils régionaux auront, dans le futur, plus de prérogatives, conformément aux recommandations du nouveau modèle de développement.
« J’encourage ardemment les jeunes à se rendre aux urnes, voire même à voter blanc s’ils veulent exprimer un mécontentement ».
- Quels seront vos objectifs et vos priorités si vous êtes élue ?
- Si je me présente de nouveau, c’est d’abord pour être à l’écoute des gens et surtout des jeunes de ma région, dont les préocupations sont nombreuses. L’emploi et l’accès au marché du travail en sont les premières. Il faut absolument donner la priorité à cela, d’autant que la pandémie a meurtri le moral des jeunes. Donc, en tant qu’élus dans la région, nous sommes tenus de faire le maximum possible pour ramener de nouveaux investissements et être en capacité de négocier avec les différentes parties concernées pour y arriver.
- Vous avez été députée lors de la dernière législature, quels sont les combats que vous avez menés et les réalisations dont vous êtes fière ?
- Ce fut une belle expérience pour la jeune députée que je suis, aussi bien dans l’hémicycle que dans les commissions parlementaires auxquelles j’ai pris part. J’ai participé à la Commission de l’Education, de la Communication et de la Culture, avant de passer à celle des Secteurs sociaux. J’ai fait ce choix, car il correspondait plus aux priorités et aux problèmes de ma région telles que les difficultés du tourisme, des employés de l’industrie et des artisans.
- Etes-vous satisfaite de la qualité des textes votés pendant la législature, laquelle a été parsemée de plusieurs incidents ?
- Je regrette que la dernière législature ait été entravée par des incidents qui ont perturbé l’agenda législatif, à commencer par le blocage qui a duré plus de six mois et puis la pandémie, ayant dominé notre travail pendant un an et demi. Du coup, nous n’avions que peu de temps pour traiter d’innombrables réformes et projets de lois. L’échec de la sortie du nouveau code pénal comme la réforme du Code de la famille en sont la preuve.
« Il est important d’assurer l’autonomie financière des femmes pour pouvoir régler définitivement le problème de l’exclusion et de la discrimination ».
- Le Parti de l’Istiqlal a fait plusieurs propositions de lois qui n’ont pas toutes été prises au sérieux par le gouvernement, ceci aurait dû vous gêner au sein de votre groupe, vu l’importance de ces textes ?
- Oui, effectivement. Comme nous étions à l’Opposition, nous avions de la peine à faire passer des propositions de lois, faute de volontarisme de l’Exécutif qui s’est montré nonchalant, voire même réticent vis-à-vis de nos propositions. J’en cite la loi pénalisant les conflits d’intérêts, l’Agence de développement des zones frontalières… etc. En revanche, nous avions contribué brillamment au niveau des amendements. Dans la commission de l’Education, nous somme fiers d’avoir écarté la notion de contractualisation des enseignants dans la loi-cadre de l’Education, tout en insistant pour maintenir la notion de la gratuité de l’enseignement public, et ce, contre les tentations du gouvernement de s’en débarrasser. Je rappelle également la loi sur le cannabis, notre parti a été avant-gardiste en proposant, dès 2013, le même texte que le gouvernement a apporté 8 ans plus tard.
- Le Parti de l’Istiqlal a présenté son programme en réservant une charte spécialement pour les femmes. Il propose d’activer la loi-cadre sur la parité et de lutte contre la discrimination, comment peut-elle se concrétiser ?
- En toute honnêteté, j’aurais aimé que la parité soit réalisable sans contrainte de loi, mais, malheureusement, nous sommes obligés de légiférer pour atteindre cet idéal prôné par la Constitution. La discrimination et la violence à l’égard des femmes sont une réalité et c’est pourquoi notre programme électoral propose d’améliorer la loi-cadre. Le plus important pour nous, c’est d’assurer l’autonomie financière de la femme et l’égalité salariale, ainsi on règle le problème à la racine. À cet égard, nous plaidons pour que les allocations familiales soient versées exclusivement aux femmes, pas aux pères de familles.
- Lorsque vous parlez de l’égalité salariale et de la réforme de la loi-cadre sur la parité, on comprend que vous voulez durcir les sanctions contre les entreprises qui ne payent pas les femmes autant que les hommes, n’est-ce pas ?
- Oui, c’est une des mesures envisageables qui existent dans plusieurs pays. On pourrait imaginer des sanctions disciplinaires, administratives, voire même des pénalités pour les entreprises réfractaires.
- Plusieurs problèmes qui touchent les femmes ne sont pas résolus à cause de la réforme du code pénal qui n’a pas été votée lors de cette législature, s’agit-il d’une priorité pour l’Istiqlal pour le prochain quinquennat ?
- Oui, on regrette le blocage de ce code qui aurait pu régler plusieurs problèmes relatifs à la condition féminine et à la jeunesse, tels que le mariage des mineurs, la délinquance des mineurs, etc. Je rappelle que nous avions ardemment plaidé pour la mise en place des peines alternatives comme solution à l’emprisonnement inutile. D’ailleurs, c’est l’une des priorités de notre programme électoral.
- Les jeunes s’abstiennent souvent de voter et une grande partie prend ses distances avec la politique, Nizar Baraka a évoqué une charte d’honneur avec les électeurs, est-ce suffisant pour regagner la confiance des gens ?
- À mon avis, c’est une mesure louable, or, j’estime que ce n’est pas suffisant pour rassurer les électeurs qui attendent des actes. Dorénavant, le regain de confiance restera tributaire de la capacité des partis politiques et des élus à tenir leurs engagements et leurs promesses. Donc, pour que la Charte donne les effets escomptés, il faut un suivi régulier par les députés et leur proximité avec les électeurs. Franchement, c’est un défi majeur compte tenu de la perte de confiance totale dans la politique à laquelle nous assistons.
- Oui, effectivement. Comme nous étions à l’Opposition, nous avions de la peine à faire passer des propositions de lois, faute de volontarisme de l’Exécutif qui s’est montré nonchalant, voire même réticent vis-à-vis de nos propositions. J’en cite la loi pénalisant les conflits d’intérêts, l’Agence de développement des zones frontalières… etc. En revanche, nous avions contribué brillamment au niveau des amendements. Dans la commission de l’Education, nous somme fiers d’avoir écarté la notion de contractualisation des enseignants dans la loi-cadre de l’Education, tout en insistant pour maintenir la notion de la gratuité de l’enseignement public, et ce, contre les tentations du gouvernement de s’en débarrasser. Je rappelle également la loi sur le cannabis, notre parti a été avant-gardiste en proposant, dès 2013, le même texte que le gouvernement a apporté 8 ans plus tard.
- Le Parti de l’Istiqlal a présenté son programme en réservant une charte spécialement pour les femmes. Il propose d’activer la loi-cadre sur la parité et de lutte contre la discrimination, comment peut-elle se concrétiser ?
- En toute honnêteté, j’aurais aimé que la parité soit réalisable sans contrainte de loi, mais, malheureusement, nous sommes obligés de légiférer pour atteindre cet idéal prôné par la Constitution. La discrimination et la violence à l’égard des femmes sont une réalité et c’est pourquoi notre programme électoral propose d’améliorer la loi-cadre. Le plus important pour nous, c’est d’assurer l’autonomie financière de la femme et l’égalité salariale, ainsi on règle le problème à la racine. À cet égard, nous plaidons pour que les allocations familiales soient versées exclusivement aux femmes, pas aux pères de familles.
- Lorsque vous parlez de l’égalité salariale et de la réforme de la loi-cadre sur la parité, on comprend que vous voulez durcir les sanctions contre les entreprises qui ne payent pas les femmes autant que les hommes, n’est-ce pas ?
- Oui, c’est une des mesures envisageables qui existent dans plusieurs pays. On pourrait imaginer des sanctions disciplinaires, administratives, voire même des pénalités pour les entreprises réfractaires.
- Plusieurs problèmes qui touchent les femmes ne sont pas résolus à cause de la réforme du code pénal qui n’a pas été votée lors de cette législature, s’agit-il d’une priorité pour l’Istiqlal pour le prochain quinquennat ?
- Oui, on regrette le blocage de ce code qui aurait pu régler plusieurs problèmes relatifs à la condition féminine et à la jeunesse, tels que le mariage des mineurs, la délinquance des mineurs, etc. Je rappelle que nous avions ardemment plaidé pour la mise en place des peines alternatives comme solution à l’emprisonnement inutile. D’ailleurs, c’est l’une des priorités de notre programme électoral.
- Les jeunes s’abstiennent souvent de voter et une grande partie prend ses distances avec la politique, Nizar Baraka a évoqué une charte d’honneur avec les électeurs, est-ce suffisant pour regagner la confiance des gens ?
- À mon avis, c’est une mesure louable, or, j’estime que ce n’est pas suffisant pour rassurer les électeurs qui attendent des actes. Dorénavant, le regain de confiance restera tributaire de la capacité des partis politiques et des élus à tenir leurs engagements et leurs promesses. Donc, pour que la Charte donne les effets escomptés, il faut un suivi régulier par les députés et leur proximité avec les électeurs. Franchement, c’est un défi majeur compte tenu de la perte de confiance totale dans la politique à laquelle nous assistons.
« Les jeunes ont l’impression qu’ils ne sont pas représentés, il faut qu’il ait un changement majeur dans le comportement des élus pour regagner leur confiance ».
- Comment veiller concrètement à l’application effective de cette charte ?
- Ce n’est pas si difficile qu’on le croit, on peut se figurer des mécanismes de contrôle en désignant, par exemple, des inspecteurs ou des systèmes numériques de suivi de l’activité des élus. On peut même exiger une reddition des comptes à la fin des mandats à travers des bilans d’activité.
- Ce n’est pas si difficile qu’on le croit, on peut se figurer des mécanismes de contrôle en désignant, par exemple, des inspecteurs ou des systèmes numériques de suivi de l’activité des élus. On peut même exiger une reddition des comptes à la fin des mandats à travers des bilans d’activité.
Imane Benrabia : la figure féminine montante du Parti de la Balance
36 ans, Imane Benrabia a pu se faire élire en 2016 en tant que députée, aux couleurs de l’Istiqlal. Issue de la liste nationale des femmes, qui a cédé la place aux listes régionales après la réforme électorale, Mme Benrabia aspire à briguer un double mandat, avec une volonté ardente de siéger au Conseil de la Région Casablanca-Settat. Gestionnaire de formation, Imane Benrabia est lauréate de plusieurs universités, dont Paris Dauphine où elle a obtenu une maîtrise en sciences de gestion en 2006, avant de décrocher un master MBA en marketing et Stratégie de communication du CELSA, à l’Université Paris-Sorbonne, deux ans plus tard. En 2014, elle a couronné son parcours d’études en obtenant un MBA de l’Ecole nationale des ponts et des chaussées.