- Vous vous apprêtez à lancer votre propre nano satellite, avant la fin de cette année. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ?
- Le nano satellite que je lancerai avec une équipe a pour but de tester une technologie de télécommunications “LoRaWAN” (“Lo” pour « Long », “Ra” pour “Range” : distance, et WAN pour “Wide Area Network”). Cette technologie est semblable à la 4G/5G ou encore au Bluetooth, sauf qu’elle est à basse consommation d’énergie et pour une longue durée. Comme cette technologie est opérable sur plusieurs fréquences, nous avons choisi deux fréquences différentes: 868Mhz, 2.4Ghz. Ces deux fréquences sont choisies par rapport aux paramètres régionaux. Chaque pays a ses propres fréquences. La fréquence 868 Mhz est celle utilisée par les pays africains et européens, tandis que la fréquence 2.4 Ghz est internationale. Notre satellite a une dimension de 10cmx10cmx30 cm. Il sera dans une altitude de 525 km par rapport à la Terre et y restera pour un maximum de deux ans.
- Compte tenu de leur petite taille, les nano satellites sont une innovation qui promet de rendre l’espace accessible à l’ensemble de la planète. Quels autres avantages représentent-ils ?
- Les nano satellites n’ont rien de différent des autres satellites, à l’exception de leur poids. Ils sont beaucoup plus petits, et donc moins lourds. Les satellites typiques de télécommunications pèsent entre 600 et 2.000 kg alors que les nano satellites ne dépassent pas 50 kg. Ces derniers sont donc moins coûteux. Leur développement (composant, test, RH, lancement..) coûte moins que 500.000 euros au lieu de 50M à 1 Milliard d’euros pour les satellites classiques. De plus, un standard a vu le jour à la fin des années 90, nommé « Cube- Sat » uniformisant la taille des nano satellites en 10x10x10 cm par côté, communément appelés un 1U, ce qui a permis aux ingénieurs et aux scientifiques de choisir la forme et les fonctions de base qui sont : le sous-système de consommation, le soussystème de gestion thermique, le sous-système de propulsion, le sous-système d’ordinateur de bord (le cerveau du satellite), la structure et le sous-système radio pour communiquer avec le sol et le sous-système d’altitude du satellite (pour prévoir la direction dans laquelle le satellite est). Ce qui permet aux scientifiques de se pencher surtout sur le but de la mission du satellite en espace.
- En revanche, quels risques représentent ces nano satellites sur la planète ?
- Vu l’usage exponentiel des nano satellites et leurs bas coûts, le problème des débris spatiaux se pose. Il est vrai que les nano satellites sont plus faciles à désorbiter, le risque d’encombrement se pose avec acuité.
- Si ces satellites deviennent à la portée de tout le monde, des “guerres” pourraient-elles se déclencher dans l’espace ?
- Des guerres dans l’espace ne sont pas vraiment envisageables. Le Bureau de l’usage paisible de l’espace de l’ONU (UNOOSA) a été fondé pour veiller sur ça. Selon le Traité de l’espace de 1967, l’espace n’est la propriété d’aucun pays et doit être utilisé au service de l’humanité. Ce traité a été fondé au moment où les États-Unis d’Amérique et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) étaient à la conquête de l’espace durant la guerre froide.
- Le nano satellite que je lancerai avec une équipe a pour but de tester une technologie de télécommunications “LoRaWAN” (“Lo” pour « Long », “Ra” pour “Range” : distance, et WAN pour “Wide Area Network”). Cette technologie est semblable à la 4G/5G ou encore au Bluetooth, sauf qu’elle est à basse consommation d’énergie et pour une longue durée. Comme cette technologie est opérable sur plusieurs fréquences, nous avons choisi deux fréquences différentes: 868Mhz, 2.4Ghz. Ces deux fréquences sont choisies par rapport aux paramètres régionaux. Chaque pays a ses propres fréquences. La fréquence 868 Mhz est celle utilisée par les pays africains et européens, tandis que la fréquence 2.4 Ghz est internationale. Notre satellite a une dimension de 10cmx10cmx30 cm. Il sera dans une altitude de 525 km par rapport à la Terre et y restera pour un maximum de deux ans.
- Compte tenu de leur petite taille, les nano satellites sont une innovation qui promet de rendre l’espace accessible à l’ensemble de la planète. Quels autres avantages représentent-ils ?
- Les nano satellites n’ont rien de différent des autres satellites, à l’exception de leur poids. Ils sont beaucoup plus petits, et donc moins lourds. Les satellites typiques de télécommunications pèsent entre 600 et 2.000 kg alors que les nano satellites ne dépassent pas 50 kg. Ces derniers sont donc moins coûteux. Leur développement (composant, test, RH, lancement..) coûte moins que 500.000 euros au lieu de 50M à 1 Milliard d’euros pour les satellites classiques. De plus, un standard a vu le jour à la fin des années 90, nommé « Cube- Sat » uniformisant la taille des nano satellites en 10x10x10 cm par côté, communément appelés un 1U, ce qui a permis aux ingénieurs et aux scientifiques de choisir la forme et les fonctions de base qui sont : le sous-système de consommation, le soussystème de gestion thermique, le sous-système de propulsion, le sous-système d’ordinateur de bord (le cerveau du satellite), la structure et le sous-système radio pour communiquer avec le sol et le sous-système d’altitude du satellite (pour prévoir la direction dans laquelle le satellite est). Ce qui permet aux scientifiques de se pencher surtout sur le but de la mission du satellite en espace.
- En revanche, quels risques représentent ces nano satellites sur la planète ?
- Vu l’usage exponentiel des nano satellites et leurs bas coûts, le problème des débris spatiaux se pose. Il est vrai que les nano satellites sont plus faciles à désorbiter, le risque d’encombrement se pose avec acuité.
- Si ces satellites deviennent à la portée de tout le monde, des “guerres” pourraient-elles se déclencher dans l’espace ?
- Des guerres dans l’espace ne sont pas vraiment envisageables. Le Bureau de l’usage paisible de l’espace de l’ONU (UNOOSA) a été fondé pour veiller sur ça. Selon le Traité de l’espace de 1967, l’espace n’est la propriété d’aucun pays et doit être utilisé au service de l’humanité. Ce traité a été fondé au moment où les États-Unis d’Amérique et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) étaient à la conquête de l’espace durant la guerre froide.
Portrait: Quand la curiosité rencontre la motivation…
Imane El Khantouti a quitté sa ville natale, Béni Mellal, où elle est née en 1997, à l’âge de 18 ans, pour faire ses études d’ingénierie aérospatiale à l’Université Internationale de Rabat (UIR).
Dans le cadre du programme Erasmus, elle a intégré l’université de Pise en Italie, depuis mars 2020. Elle a ensuite fait son stage de dernière année dans un laboratoire de recherche de l’université Grenoble Alpes. C’est là où elle travaille actuellement comme cheffe de projet de recherche et ingénieur de système spatial de deux projets satellitaires. Il s’agit du satellite d’études des aurores boréales “ATISE” et du projet “ThingSat” qui sera envoyé en orbite avant la fin de cette année, pour tester la technologie de télécommunications “LoRaWAN”.
La jeune ambitieuse de 23 ans est le point de contact national du Maroc au Space Generation Advisory Council, qui est un organisme sans but lucratif, créé pour représenter les étudiants et les jeunes professionnels auprès du Bureau des affaires spatiales de l’ONU. “Je fais l’interface entre le Maroc et cette ONG, et vice-versa”, nous affirme-t-elle. En plus d’être représentante, “Je travaille surtout sur le développement du marché spatial tout en ajoutant le côté socio-économique à l’équation, surtout en Afrique”, nous confie-t-elle.
Dans le détail, la jeune Imane pilote un projet d’étude du marché africain, surtout que l’Agence spatiale africaine est en cours de création au sein du Space Generation Advisory Council. “Pendant mon temps libre, je développe d’autres satellites. L’un d’entre eux vise la détection d’eau potable en Afrique, tandis qu’un autre a pour but de mitiger des débris qui orbitent notre planète”, détaille notre interlocutrice.
Dans le cadre du programme Erasmus, elle a intégré l’université de Pise en Italie, depuis mars 2020. Elle a ensuite fait son stage de dernière année dans un laboratoire de recherche de l’université Grenoble Alpes. C’est là où elle travaille actuellement comme cheffe de projet de recherche et ingénieur de système spatial de deux projets satellitaires. Il s’agit du satellite d’études des aurores boréales “ATISE” et du projet “ThingSat” qui sera envoyé en orbite avant la fin de cette année, pour tester la technologie de télécommunications “LoRaWAN”.
La jeune ambitieuse de 23 ans est le point de contact national du Maroc au Space Generation Advisory Council, qui est un organisme sans but lucratif, créé pour représenter les étudiants et les jeunes professionnels auprès du Bureau des affaires spatiales de l’ONU. “Je fais l’interface entre le Maroc et cette ONG, et vice-versa”, nous affirme-t-elle. En plus d’être représentante, “Je travaille surtout sur le développement du marché spatial tout en ajoutant le côté socio-économique à l’équation, surtout en Afrique”, nous confie-t-elle.
Dans le détail, la jeune Imane pilote un projet d’étude du marché africain, surtout que l’Agence spatiale africaine est en cours de création au sein du Space Generation Advisory Council. “Pendant mon temps libre, je développe d’autres satellites. L’un d’entre eux vise la détection d’eau potable en Afrique, tandis qu’un autre a pour but de mitiger des débris qui orbitent notre planète”, détaille notre interlocutrice.