C'est une dépêche au ton surprenant car inhabituel que vient de publier la pourtant "très officielle et très politiquement et médiatiquement correct" agence de presse marocaine MAP. Dans cette dépêche, l'agence dirigée par le journaliste Khalil Hachimi Idrissi annonce que: "Dans le cadre de la mobilisation nationale vitale contre le Coronavirus et l'engagement médiatique décisif de la MAP contre la propagation du Covid-19, l’Agence marocaine de presse (MAP) lance conformément à sa loi 02-15 art. 3 et art. 14, sa propre carte de presse professionnelle".
Jusqu'ici tout va bien, mais là où ça commence à se corser, c'est lorsque la même dépêche explique sa démarche par le fait que: "Les conditions exigées par le Conseil national de la presse (CNP) , — une association non constitutionnelle, et dans laquelle la MAP n’a le statut ni d’électeur ni d’éligible— pour délivrer la carte de presse, ne sont pas opposables à des journalistes du service public qui demeurent régis par le code de la fonction publique et du statut de la MAP conformément à l’art. 3 de la loi 13-89 du journaliste professionnel".
Face à cette crise sanitaire inédite que vit le pays, continue la dépêche, "il serait irresponsable de ne pas doter les journalistes de la MAP d’une carte de presse professionnelle qui leur permette d’exercer leur métier. En attendant une réforme des textes qui fondent ce CNP, et notamment le décret qui réglemente les conditions d’attribution de la carte, c’est la carte de presse professionnelle de la MAP qui prévaut pour les journalistes de l’Agence marocaine de presse à l’exclusion de tout autre carte". La réponse du CNP ne saurait tarder.
Safaa Ksaani