Dans la gestion de la pandémie, notre pays a suivi de très près les recommandations de l’OMS. Tels des snipers retranchés dans leurs postes de tir, les autorités sanitaires du pays, au lieu de courir derrière le virus, ont favorisé le recours à une stratégie sanitaire basée sur le diagnostic, mettant à contribution trois laboratoires agréés sur l’ensemble du territoire national et utilisant une technique de biologie moléculaire : la RTPCR (Reverse Transcriptase Polymerase Chain Reaction).
«Il s’agit de la méthode la plus rigoureuse possible et celle qui est la plus fiable. Les autorités sanitaires marocaines ont opté pour une transparence totale dans la gestion par étapes de l’épidémie tout en réservant la possibilité de faire ces tests à des laboratoires bien identifiés. C’est un choix politique de santé», commente un épidémiologiste retraité qui suit de près l’évolution et la prise en charge de la crise sanitaire au Maroc.
«Il s’agit de la méthode la plus rigoureuse possible et celle qui est la plus fiable. Les autorités sanitaires marocaines ont opté pour une transparence totale dans la gestion par étapes de l’épidémie tout en réservant la possibilité de faire ces tests à des laboratoires bien identifiés. C’est un choix politique de santé», commente un épidémiologiste retraité qui suit de près l’évolution et la prise en charge de la crise sanitaire au Maroc.
Nouvelles phases, nouveaux moyens
Cependant, le passage récent à une phase supérieure de l’épidémie caractérisée par l’augmentation exponentielle du nombre de cas et l’apparition de foyers locaux, impose aujourd’hui de traquer le virus là où il se trouve et à adopter une stratégie de dépistage massif qui pour rester dans un jargon de chasse, s’apparente à une battue.
«La technique qui est actuellement utilisée par le ministère de la Santé est assez couteuse et exige des installations sophistiquées qui ne peuvent pas être déployées en dehors des villes et généralisées à l’ensemble du pays», explique Dr Mounir Filali, biologiste et directeur du laboratoire G Lab. Ce constat est apparemment partagé par les autorités sanitaires : «Nous sommes en train d’acquérir d’autres techniques de diagnostic, plus simples, mais qui apporteraient des résultats aussi fiables que ceux des laboratoires», avait récemment annoncé Mohamed El Youbi, directeur de l’épidémiologie, révélant par la même une proche acquisition par le Maroc de tests de diagnostic rapide en quantités suffisantes.
Des infos relayées par plusieurs médias ont ainsi fait état récemment de l’arrivée au Maroc de 100.000 tests produits par la société coréenne Osang Healthcare. Tandis qu’une information révélée par l’Opinion faisait état de contacts entre l’entreprise française Biosynex qui a déjà livré 500.000 tests à la Tunisie et des distributeurs locaux qui seraient intéressés par la même quantité, mais auprès desquels nous n’avons pas pu confirmer l’information. L’ensemble de ces indices laissent croire que le Maroc s’apprête à généraliser l’usage de tests de dépistage du coronavirus. Mais la question qui se pose avec acuité est celle de savoir s’il sera possible que ces tests soient mis en vente libre afin de permettre l’auto-dépistage dont le principal avantage serait de désengorger les laboratoires publics, ou leur usage sera-t-il laissé à la discrétion des autorités sanitaires ?
Quoiqu’il en soit, ce genre de dépistage «antigénique» rapide est la technique sur laquelle se fondent actuellement beaucoup d’espoirs. « Ces tests sont accessibles et très faciles d’utilisation. Ils sont facilement généralisables à l’ensemble du pays, y compris dans les dispensaires les plus reculés», explique Dr Filali.
Sachant que la précision et la performance de ces tests sont chaque jour améliorées par les chercheurs et les industries, se pose la question de la capacité de notre pays à acquérir «la bonne génération de tests», ainsi que la possibilité d’obtenir ces tests alors même qu’une concurrence acharnée existe actuellement entre une multitude de pays qui veulent s’en approvisionner. On le saura vite.
«La technique qui est actuellement utilisée par le ministère de la Santé est assez couteuse et exige des installations sophistiquées qui ne peuvent pas être déployées en dehors des villes et généralisées à l’ensemble du pays», explique Dr Mounir Filali, biologiste et directeur du laboratoire G Lab. Ce constat est apparemment partagé par les autorités sanitaires : «Nous sommes en train d’acquérir d’autres techniques de diagnostic, plus simples, mais qui apporteraient des résultats aussi fiables que ceux des laboratoires», avait récemment annoncé Mohamed El Youbi, directeur de l’épidémiologie, révélant par la même une proche acquisition par le Maroc de tests de diagnostic rapide en quantités suffisantes.
Des infos relayées par plusieurs médias ont ainsi fait état récemment de l’arrivée au Maroc de 100.000 tests produits par la société coréenne Osang Healthcare. Tandis qu’une information révélée par l’Opinion faisait état de contacts entre l’entreprise française Biosynex qui a déjà livré 500.000 tests à la Tunisie et des distributeurs locaux qui seraient intéressés par la même quantité, mais auprès desquels nous n’avons pas pu confirmer l’information. L’ensemble de ces indices laissent croire que le Maroc s’apprête à généraliser l’usage de tests de dépistage du coronavirus. Mais la question qui se pose avec acuité est celle de savoir s’il sera possible que ces tests soient mis en vente libre afin de permettre l’auto-dépistage dont le principal avantage serait de désengorger les laboratoires publics, ou leur usage sera-t-il laissé à la discrétion des autorités sanitaires ?
Quoiqu’il en soit, ce genre de dépistage «antigénique» rapide est la technique sur laquelle se fondent actuellement beaucoup d’espoirs. « Ces tests sont accessibles et très faciles d’utilisation. Ils sont facilement généralisables à l’ensemble du pays, y compris dans les dispensaires les plus reculés», explique Dr Filali.
Sachant que la précision et la performance de ces tests sont chaque jour améliorées par les chercheurs et les industries, se pose la question de la capacité de notre pays à acquérir «la bonne génération de tests», ainsi que la possibilité d’obtenir ces tests alors même qu’une concurrence acharnée existe actuellement entre une multitude de pays qui veulent s’en approvisionner. On le saura vite.
Oussama Abaouss
3 questions à Dr Mounir Filali, biologiste
Dr Mounir Filali
«Les tests RTPCR et antigéniques sont complémentaires»
Receuillis par O. A.
Pour mieux comprendre l’enjeu des tests de dépistage rapide du Covid-19 nous avons posé nos questions au Dr Mounir Filali, biologiste et directeur du laboratoire G Lab.
-Les tests de dépistage rapide sont-ils réellement fiables ?
-Que ce soit le RTPCR ou le test de dépistage antigènes rapides, aucun de ces deux tests n’est parfait à 100%. Il existe toujours des limites aussi infimes soit elles. C’est la raison pour laquelle je pense que les deux tests sont complémentaires. Les deux sont d’ailleurs utilisés pour permettre de diagnostiquer la maladie à son au tout début. Cela permet d’assurer un traitement d’une manière très précoce permettant souvent d’éviter des lésions pulmonaires, parfois irréversibles. Ce diagnostic précoce permet également d’isoler les patients afin de protéger l’entourage et la société.
-Qu’entendez-vous quand vous dites que les deux tests sont complémentaires ?
-Même si c’est le meilleur test de référence, le RTPCR tel qu’il est conduit actuellement dans notre pays ne peut pas être réalisé partout dans le Maroc. On devrait à mon avis généraliser le test antigénique rapide – qui est accessible et facile à utiliser- dans tous les laboratoires de ville, les labos publics ainsi que toutes les structures de soins. Les cas qui seront confirmés positifs par ces tests pourront ensuite être reconfirmés par un test de RTPCR afin de filtrer les faux positifs.
-Les structures privées peuvent-elles jouer un rôle dans cette phase de l’épidémie ?
Pour que notre santé publique soit performante, il faut que tous les acteurs soient performants y compris -et surtout- l’hôpital public. Cela dit, les structures privées au Maroc ont jusqu’à aujourd’hui été un grand acteur de la santé publique. Actuellement, elles aident déjà les structures de soins. Il y a par exemple des cliniques privées qui ont mis à disposition des lits et des équipements. Nous sommes des citoyens marocains et nous avons affaire à une crise. Si l’état nous demande demain de mettre à disposition nos locaux et notre matériel, nous le ferons avec grand plaisir.
-Les tests de dépistage rapide sont-ils réellement fiables ?
-Que ce soit le RTPCR ou le test de dépistage antigènes rapides, aucun de ces deux tests n’est parfait à 100%. Il existe toujours des limites aussi infimes soit elles. C’est la raison pour laquelle je pense que les deux tests sont complémentaires. Les deux sont d’ailleurs utilisés pour permettre de diagnostiquer la maladie à son au tout début. Cela permet d’assurer un traitement d’une manière très précoce permettant souvent d’éviter des lésions pulmonaires, parfois irréversibles. Ce diagnostic précoce permet également d’isoler les patients afin de protéger l’entourage et la société.
-Qu’entendez-vous quand vous dites que les deux tests sont complémentaires ?
-Même si c’est le meilleur test de référence, le RTPCR tel qu’il est conduit actuellement dans notre pays ne peut pas être réalisé partout dans le Maroc. On devrait à mon avis généraliser le test antigénique rapide – qui est accessible et facile à utiliser- dans tous les laboratoires de ville, les labos publics ainsi que toutes les structures de soins. Les cas qui seront confirmés positifs par ces tests pourront ensuite être reconfirmés par un test de RTPCR afin de filtrer les faux positifs.
-Les structures privées peuvent-elles jouer un rôle dans cette phase de l’épidémie ?
Pour que notre santé publique soit performante, il faut que tous les acteurs soient performants y compris -et surtout- l’hôpital public. Cela dit, les structures privées au Maroc ont jusqu’à aujourd’hui été un grand acteur de la santé publique. Actuellement, elles aident déjà les structures de soins. Il y a par exemple des cliniques privées qui ont mis à disposition des lits et des équipements. Nous sommes des citoyens marocains et nous avons affaire à une crise. Si l’état nous demande demain de mettre à disposition nos locaux et notre matériel, nous le ferons avec grand plaisir.
Receuillis par O. A.