Quelle analyse faites-vous de la crise liée à la pandémie Coronavirus ?
Suite à l’étude que nous avons réalisée, du 18 mars au 6 mai, 83 % des TPE-PME, Auto-entrepreneurs et Coopératives ont été en arrêt total. Leurs trésoreries étaient à sec ou minées par des crédits à cause de la basse saison. Chez les TPE-PME et Auto-entrepreneurs les mois de décembre, janvier, février et la moitié de mars sont des périodes où l’activité de la majorité de ces entreprises sont en arrêt total ou presque. D’où la nécessité de les accompagner par des mesures financières et concrètes.
Comment doit s’opérer la reprise de l’activité économique après le confinement ?
La reprise doit prendre en considération les secteurs qui font activer tout un écosystème : comme le bâtiment, le tourisme, le transport, les services, l’industrie, etc…Si reprise, il y a, elle doit être graduelle et ciblée. Le BTP, par exemple, fait travailler des très petites entreprises dans la sous-traitance, celles-ci font travailler les fournisseurs, le transport, l’import… sans oublier d’autres services liés au BTP. Mais pour ce faire, il faut que l’Etat lance des lignes de crédits adaptés aux TPE-PME et non pas se contenter du seul produit Damane Oxygène, lequel a montré ses limites.
Qu’elles devraient être les principales mesures d’accompagnement ?
L’Etat et les banques doivent jouer leurs rôles. L’Etat comme seul catalyseur de l’économie nationale et les institutions financières comme seules capables de financer les entreprises. Les principales mesures d’accompagnement sont l’accès des TPE-PME et Auto-entrepreneurs aux financements et aux commandes publiques. Bien sûr viendront après les autres moyens d’accompagnement au niveau de la sensibilisation à l’hygiène, gestion, formation, commercialisation, digitalisation etc. Mais le vrai accompagnement dont ces entreprises ont besoin, est financier.
Qu’en est-il du Conseil de Veille Economique ?
Pour nous, le Comité de Veille Économique ne procède pas, malheureusement, à des concertations avec notre institution en ce sens qu’il ne consulte que le patronat et les syndicats. Or, lorsqu’il s’agit de défense des intérêts, le patronat ne cède pas et crée des commissions comme celle mise en place dernièrement lors de la 7ème réunion du CVE. Elles ne concernent que les entreprises réalisant un chiffre d’affaires de plus de 500 millions de dirhams et qui seront intégrées dans un dispositif approprié pour le financement de la relance.
Propos recueillis par
Wolondouka SIDIBE