Avant, il était déjà difficile de faire respecter des temps d’écrans à nos enfants. Mais depuis le Covid, c’est encore plus difficile. Partout, adultes comme enfants se sont jetés encore plus qu’à l’accoutumée sur leurs mobiles et ordinateurs. Même les cours se passent à l’écran. Télévision, téléphone, tablette tactile, ordinateur, les enfants sont de plus en plus exposés aux écrans.
Plusieurs études montrent l’augmentation de cette exposition et ses effets néfastes. En France, la M6 Publicité et Gulli, chaîne de télévision généraliste, ont publié les Tendances Kids 2021, une étude sur les usages de consommation vidéo des enfants et des modes de vie des familles.
L’autre impact de la crise est l’accélération de la virtualisation de la vie des enfants qui marque un sentiment de rupture générationnelle avec les parents. Les fonctions associées aux écrans se sont élargies, notamment pour un usage scolaire mais aussi parce que les jeux vidéo sont devenus des lieux d’interactions à part entière, entre copains.
Aujourd’hui, 9 enfants sur 10 jouent aux jeux vidéo en moyenne 50 minutes par jour soit 6 minutes de plus que l’année dernière. Au Maroc, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a publié une étude sous le thème : « Pour un usage averti du numérique par les jeunes publics ». Actuellement, 89,7% des enfants âgés entre 5 et 14 ans sont équipés d’un téléphone mobile et 85,5% d’un smartphone. Les enfants utilisent Internet pour se connecter essentiellement aux réseaux sociaux.
La part de cet accès allouée à des recherches éducatives ne représente que 5%. Il faut également savoir que les enfants passent 12 minutes sur Internet, dépassant de 4 minutes les adultes (8 minutes). « Dès la naissance, les enfants développent une attractivité naturelle pour les écrans, et deviennent anesthésiés lorsqu’on leur en met un entre les mains », explique Dr Ghizlane Benamar, pédopsychiatre.
« Les écrans deviennent ainsi la solution à tout : pour l’occuper, pour le calmer, pour le surveiller. Résultat : de nombreux enfants en très bas âge grandissent entre biberons et écrans », poursuit la spécialiste.
La question de l’aliénation numérique
Alors qu’il y a encore vingt ans les télévisions restaient fermement accrochées au salon familial, les téléphones et tablettes suivent aujourd’hui nos enfants partout. Le problème réside en la systématisation de cette exposition précoce aux outils numériques avec des conséquences souvent méconnues.
L’enjeu est donc avant tout de les prendre en compte. Il ne s’agit pas, bien entendu, de condamner l’usage des écrans, car ils peuvent être d’excellents outils pour éveiller la curiosité et développer les connaissances. La question est celle de l’aliénation numérique, notamment sur les plates-formes interactives. « Regarder un écran le matin avant l’école est associé à trois fois plus de risques de présenter un trouble primaire du langage », alerte la pédopsychiatre.
« Quand on sait combien la maîtrise du langage est un élément central dans le développement cognitif et socio-émotionnel, très logiquement, sa dégradation peut être une entrave à la réussite des enfants et à leur adaptation scolaire et sociale », ajoute Dr Benamar.
La question de la qualité des contenus
« L’important, c’est aussi ce que l’on fait sur les écrans et la variété des activités. Si je ne fais que jouer aux échecs et que cela atrophie mes relations sociales, ce n’est pas bon. Si je ne fais que jouer aux jeux vidéo, sans lever le nez de mon téléphone, non plus. Mais si je regarde des documentaires, ou même des exercices de physique interactifs sur YouTube, alors c’est bénéfique », résume Jihane Laraichi, coach scolaire.
Comment contrôler la qualité des contenus que voient les enfants ? Par le dialogue, en premier lieu. Au départ, rappelle la coach, il faut aider les enfants à trouver de nouvelles activités, hors écran et sur les écrans. « Il y a une part d’initiation de la part des parents. D’autant que pour la première fois, nous sommes tous les uns à côté des autres », avance Jihane Laraichi. On peut leur montrer des sites, des activités en ligne, des documentaires. Et surtout réserver du temps pour en parler. Organiser la discussion, comme on commente un film, transforme l’expérience en moment de partage et d’échange.
Plusieurs études montrent l’augmentation de cette exposition et ses effets néfastes. En France, la M6 Publicité et Gulli, chaîne de télévision généraliste, ont publié les Tendances Kids 2021, une étude sur les usages de consommation vidéo des enfants et des modes de vie des familles.
L’autre impact de la crise est l’accélération de la virtualisation de la vie des enfants qui marque un sentiment de rupture générationnelle avec les parents. Les fonctions associées aux écrans se sont élargies, notamment pour un usage scolaire mais aussi parce que les jeux vidéo sont devenus des lieux d’interactions à part entière, entre copains.
Aujourd’hui, 9 enfants sur 10 jouent aux jeux vidéo en moyenne 50 minutes par jour soit 6 minutes de plus que l’année dernière. Au Maroc, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a publié une étude sous le thème : « Pour un usage averti du numérique par les jeunes publics ». Actuellement, 89,7% des enfants âgés entre 5 et 14 ans sont équipés d’un téléphone mobile et 85,5% d’un smartphone. Les enfants utilisent Internet pour se connecter essentiellement aux réseaux sociaux.
La part de cet accès allouée à des recherches éducatives ne représente que 5%. Il faut également savoir que les enfants passent 12 minutes sur Internet, dépassant de 4 minutes les adultes (8 minutes). « Dès la naissance, les enfants développent une attractivité naturelle pour les écrans, et deviennent anesthésiés lorsqu’on leur en met un entre les mains », explique Dr Ghizlane Benamar, pédopsychiatre.
« Les écrans deviennent ainsi la solution à tout : pour l’occuper, pour le calmer, pour le surveiller. Résultat : de nombreux enfants en très bas âge grandissent entre biberons et écrans », poursuit la spécialiste.
La question de l’aliénation numérique
Alors qu’il y a encore vingt ans les télévisions restaient fermement accrochées au salon familial, les téléphones et tablettes suivent aujourd’hui nos enfants partout. Le problème réside en la systématisation de cette exposition précoce aux outils numériques avec des conséquences souvent méconnues.
L’enjeu est donc avant tout de les prendre en compte. Il ne s’agit pas, bien entendu, de condamner l’usage des écrans, car ils peuvent être d’excellents outils pour éveiller la curiosité et développer les connaissances. La question est celle de l’aliénation numérique, notamment sur les plates-formes interactives. « Regarder un écran le matin avant l’école est associé à trois fois plus de risques de présenter un trouble primaire du langage », alerte la pédopsychiatre.
« Quand on sait combien la maîtrise du langage est un élément central dans le développement cognitif et socio-émotionnel, très logiquement, sa dégradation peut être une entrave à la réussite des enfants et à leur adaptation scolaire et sociale », ajoute Dr Benamar.
La question de la qualité des contenus
« L’important, c’est aussi ce que l’on fait sur les écrans et la variété des activités. Si je ne fais que jouer aux échecs et que cela atrophie mes relations sociales, ce n’est pas bon. Si je ne fais que jouer aux jeux vidéo, sans lever le nez de mon téléphone, non plus. Mais si je regarde des documentaires, ou même des exercices de physique interactifs sur YouTube, alors c’est bénéfique », résume Jihane Laraichi, coach scolaire.
Comment contrôler la qualité des contenus que voient les enfants ? Par le dialogue, en premier lieu. Au départ, rappelle la coach, il faut aider les enfants à trouver de nouvelles activités, hors écran et sur les écrans. « Il y a une part d’initiation de la part des parents. D’autant que pour la première fois, nous sommes tous les uns à côté des autres », avance Jihane Laraichi. On peut leur montrer des sites, des activités en ligne, des documentaires. Et surtout réserver du temps pour en parler. Organiser la discussion, comme on commente un film, transforme l’expérience en moment de partage et d’échange.
Meryem EL BARHRASSI
Des effets confondus avec de l’autisme
« C’est extrêmement important d’alerter les parents et les médecins qui font les diagnostics, puisque les enfants fortement captés par les écrans et les parents fortement captés par les écrans n’interagissent pas entre eux dans les premières années de la vie, où c’est capital.
C’est un besoin essentiel, vital pour l’enfant. Donc on a des troubles des interactions et de la communication, et quand ces enfants vont passer des diagnostics dans des centres ressources autisme, on leur fait passer des tests sur le comportement, et là ils codent positifs aux tests de l’autisme, puisque c’est un diagnostic clinique et non pas biologique ni de l’imagerie.
Beaucoup de médecins n’ont pas été formés sur les effets des écrans sur les tout-petits. S’ils ne posent pas la question des écrans, il y a des confusions de diagnostic, or ce n’est pas la même chose, c’est totalement différent », analyse Dr Benamar.