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Le Bilan de Réunion de la Coalition mondiale contre Daech vu par Emmanuel Dupuy


Rédigé par Anass Machloukh Vendredi 13 Mai 2022

La réunion de la Coalition mondiale contre Daech s’est transformée en un vaste élan de soutien international à l’initiative d’autonomie pour le Sahara. Emmanuel Dupuy, président de l’IPSE, en explique les raisons tout en revenant sur le bilan du Sommet de Marrakech.



La réunion de la Coalition mondiale contre Daech a clôturé ses travaux. Cette réunion ministérielle est d’une importance cruciale vu l’importance de son agenda et du nombre des Etats participants. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a profité de cette occasion pour enchaîner les rencontres avec ses homologues, ce qui a abouti à une série d'annonces de soutien de plusieurs pays à l’initiative d’autonomie pour le Sahara. Plusieurs pays tels que les Pays-Bas, la Roumanie, la Turquie et Chypre ont annoncé pour la première fois, et de façon claire, leur soutien à l’intégrité territoriale du Maroc. Ce soutien est le résultat du travail de la diplomatie marocaine, selon Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) qui a répondu à nos questions sur le bilan de la réunion de la Coalition mondiale contre Daech. 

Selon notre interlocuteur, le Maroc a réussi à saisir cette occasion pour mettre en avant et défendre ses positions sur le dossier du Sahara. “Il y a, ainsi, eu des avancées significatives de soutien international à l’initiative d’autonomie pour le Sahara, qui devient de plus en plus légitime aux yeux de la communauté internationale”, explique l’expert, ajoutant que plusieurs pays ayant manifesté ou réitéré leur soutien au Maroc sont des partenaires sécuritaires de longue date du Royaume dans la lutte contre Daesh et le terrorisme en général, comme c’est le  cas de l’Espagne ou encore de l’Allemagne.

Selon M. Dupuy, ce vaste élan de soutien à l’initiative d’autonomie ne peut s’expliquer sans scruter attentivement le contexte régional.  Force est de constater que toutes les annonces sont intervenues à un moment particulier où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, se trouvait à Alger. “Cette visite confirme, du reste, l'impression que Moscou veut établir un partenariat stratégique avec l’Algérie, dépassant très largement la seule dimension énergétique”, précise l’expert, soulignant que la Russie tente ainsi de pousser l’Algérie à rompre ses accords gaziers avec les pays qui l’ont sanctionnée, comme l’atteste la demande formulée par Moscou de ne pas acquiescer à la demande italienne visant à augmenter la production du gazoduc Transmed. 

Par conséquent, le rapprochement russo-algérien a eu pour effet de raffermir l’attachement des pays européens à leur partenariat avec le Royaume. “On sent bien que la réunion de Marrakech montre à quel point les Etats-Unis et les pays européens s’appuient davantage sur le Maroc comme une sorte de balancier de l’alliance russo-algérienne qui se dessine”, poursuit Emmanuel Dupuy, arguant que l’annulation du Forum de coopération russo-arabe qui devait se tenir, fin octobre dernier, également à Marrakech, vient confirmer un relatif refroidissement entre Rabat et Moscou. 

Par ailleurs, le Sommet de Marrakech  a été l’occasion de montrer l’importance du rôle que le Maroc joue dans la lutte contre le terrorisme à l’échelon international. Emmanuel Dupuy trouve qu’il s’agit indéniablement “d’une réussite diplomatique” pour le Maroc qui a pu abriter une telle réunion, réunissant 80 pays et organisations internationales, pour la première fois en Afrique. 

Le président de l’IPSE insiste sur le fait que ce sommet s’est tenu dans un contexte de rapprochement entre le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken et le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita. 

Le Sommet  a porté sur la menace que représente l’expansion de Daech en Afrique et notamment au Sahel. Bien qu’elle semble significativement affaiblie au Moyen-Orient, notamment en Syrie et en Irak, l’organisation terroriste continue à inquiéter les Etats de la Coalition d’autant que l’organisation s’est désormais solidement installée au Sahel, au Nigéria, au centre de l’Afrique, en RDC, ainsi qu’au nord-est du Mozambique. Selon M. Dupuy, les organisations terroristes présentes dans la zone représentent, désormais, une menace directe sur 14 pays du continent africain (Libye, Egypte, Tchad, Niger, Somalie, Nigéria, RDC, Cameroun, Mozambique, Burkina-Faso, Mali, Algérie, Tunisie, et le Maroc”.  D’où l’importance, selon lui, d’une action concertée, robuste et pérenne, à la fois sur le plan militaire comme dans le cadre d’une approche dite « globale ». C’était là le principal enjeu du Sommet de Marrakech.








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