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Liban : Les menaces de Macron aux responsables libanais


Mercredi 2 Septembre 2020

Consigne de Macron aux Libanais: un délai de huit semaines pour voir des réformes ou pas d’aide internationale.



Liban : Les menaces de Macron aux responsables libanais
«Ce soir, je fais confiance. Ensuite, si rien n’a été fait d’ici à fin octobre, je devrai dire à la communauté internationale que nous ne pouvons pas être au rendez-vous de l’aide. J’expliquerai aux Libanais que nous avons voulu les aider, mais que nous ne pouvons pas le faire sans des réformes», a déclaré Macron sur un ton de menace durant une conférence de presse avant de conclure sa visite au Liban, allant jusqu’à évoquer la possibilité d’imposer des sanctions aux autorités libanaises si elles ne mettent pas en œuvre les réformes.

Des sanctions contre les responsables de la corruption

«Nous atteindrons l’étape des sanctions lorsque nous serons en mesure de tenir des personnes spécifiques responsables de la corruption et du manque de réformes, en plus d’identifier les responsables de pratiques financières illégales ou d’autres malversations», a-t-il indiqué. 

Dans un article du Figaro, un expert accuse sous anonymat plusieurs dirigeants libanais d’avoir planifié détourner 20% de l’aide économique prévue dans le cadre de la Conférence CEDRE d’avril 2018.

Selon l’extrait de l’article intitulé “Macron revient au Liban, face aux chefs de clan” des hommes politiques locaux auraient ainsi exigé des commissions importantes, de l’ordre de 20% portant sur l’aide économique promise dans le cadre de la conférence.

Cependant, ces fonds n’ont toujours pas été débloqués depuis, notamment en raison de l’absence d’avancée dans la mise en place des réformes économiques promises par Beyrouth, contrairement aux conférences Paris I, II ou III où d’importants montants ont été débloqués sans que les mêmes promesses n’aient été réalisées. 

Un autre expert précise que «ces 11 milliards promis au Liban ont fait l’objet d’un partage entre des partis politiques et les structures qui devaient en bénéficier. Des projets devaient aller à Amal, le parti chiite de Nabih Berri, d’autres au Courant du futur de Saad Hariri et d’autres enfin au CPL de Gebran Bassil, qui espéraient récupérer 20% des onze milliards à la clé, soit 700 millions chacun. Le journal va jusqu’à accuser par la voix de l’expert anonyme, l’homme de Saad Hariri qui ne se gênait absolument pas, dans les négociations face aux Français, pour réclamer cette commission de 20 %.

Une feuille de route approuvée par tous les partis politiques

Par ailleurs, le président français a affirmé avoir trouvé un accord avec les autorités libanaises pour suivre une feuille de route qui a été approuvée par tous les partis politiques lors de la visite.

Cette feuille de route, selon M. Macron, comprend des réformes dans les secteurs de l’électricité, des banques et de la justice, en plus de la réalisation d’un audit pour la Banque centrale du Liban.

Le chef de l’Etat français a annoncé que la France se concentrera sur quatre priorités au Liban dans la période à venir, notamment en offrant sept millions d’euros (8,34 millions de dollars) pour lutter contre le COVID-19, en renforçant la sécurité alimentaire, en fournissant des fonds ainsi que des livres aux écoles et en reconstruisant le port de Beyrouth. Il est arrivé à Beyrouth lundi et a ensuite rencontré des hauts fonctionnaires libanais et des représentants de la société civile, tout en participant à plusieurs activités locales. 

Le président français Emmanuel Macron a obtenu mardi l’engagement des dirigeants libanais à favoriser la formation dans les 15 jours d’un gouvernement chargé de lancer les réformes susceptibles de répondre à la colère des Libanais, un mois après la terrible explosion au port de Beyrouth.

«Toutes les formations politiques sans exception se sont engagées ce soir, ici même, à ce que la formation de ce gouvernement de mission ne prenne pas plus de quinze jours», a déclaré le président français.

Les discussions avec les responsables politiques faisaient partie des points les plus sensibles de la visite d’Emmanuel Macron, notamment avec le puissant Hezbollah. De nombreux pays occidentaux, parmi lesquels les Etats-Unis, refusent tout contact avec le mouvement chiite en raison de ses liens avec l’Iran et de ses activités «terroristes».

«Avec le Hezbollah il y a une discussion qui doit être engagée (...) Cela ne doit pas être un tabou», a dit Macron.

Une position loin d’être partagée par les Etats-Unis dont le secrétaire d’Etat en charge du Proche Orient, David Schenker, était attendu mercredi à Beyrouth.



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