De source judiciaire, on indique que l’enquête se dirige vers une origine accidentelle induite par une négligence criminelle. Des responsables seraient ainsi accusés d’homicide de fait de cette négligence.
Pour rappel, le juge a publié à 2 reprises un mandat d’arrêt à l’encontre d’Ali Hassan Khalil, bras-droit du président de la Chambre Nabih Berri, ancien ministre des Finances et actuel député, ce dernier ne s’étant pas présenté devant lui pour être interrogé début du mois de novembre.
D’autres ministres dont l’ancien ministre des Travaux publics, Ghazi Zoaiter, l’ancien ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk ou encore l’ancien ministre des Transports Youssef Fenianos, ainsi que l’ancien Premier ministre Hassan Diab sont également mis en cause pour avoir été informé de la présence de ce chargement considéré comme dangereux.
D’abord écarter le juge
Pour l’heure, plusieurs pistes sont évoquées par les partis politiques pour écarter le juge.
Une première solution consiste à permettre la fin de mission du juge et la publication des actes d’accusations, le Conseil des ministres devant alors déférer les anciens ministres devant la haute cour de justice en charge de juger les anciens et actuels présidents de la républiques, Premiers ministres et ministres, ce que refusent le mouvement Amal et le Hezbollah.
Une autre solution proposée par les 2 mouvements chiites serait que le Conseil des ministres décide de désaisir le juge ou une décision du ministre de la justice désaisissant le juge, ce que refuse ce dernier.
Enfin, certaines sources évoquent l’acceptation par le Hezbollah de la reprise des réunions du Conseil des ministres en raison de l’urgence de certains dossiers comme des négociations avec le FMI, chose cependant qui reste très improbable.
Toutefois, une source de haut rang parmi le duo chiite a confirmé à "Liban 24" que "les choses se dirigent vers une hausse d'escalade pour remettre les choses à la bonne place et libérer le pays des tentatives de l'entraîner dans les conflits" ou « de le plonger dans un bourbier de manque de production, qui conduit à appauvrir de plus en plus le peuple ».
La source chiite a ajouté que « la position du duo chiite a été clarifiée concernant le juge Al-Bitar, et reste intraitable, ce qui signifie qu'Amal et le Hezbollah ont annoncé leur position explicite sur le juge sans équivoque ».
Intransigeance du tandem chiite
Le média libanais qui cite toujours sa source chiite, confirme que les déclarations du ministre de la Culture, Muhammad Wissam al-Murtadha, illustrent bien la position intransigeante du tandem chiite, montrant de la même façon qu’il n'y a pas de retour en arrière possible sur l’exigence de remédier aux erreurs dans le comportement de l'enquêteur judiciaire et de ceux qui sont derrière lui.
Amal et Hezbollah s’accrochent ainsi au dessaisissement du juge Al-Bitar responsable et de la mise à l’écart de tous ceux qui sont derrière.
Aussi poursuit le journal, les partis chiites ne permettraient pas à quiconque, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur du pays, d’exploiter la catastrophe de l'explosion du port pour atteindre des avantages politiques, provoquer un changement politique, ou créer des conflits entre les composantes de ce pays, ajoutent le journal et sa source, qui souligne que le duo « ne fermera pas les yeux sur la violation flagrante et prolongée de la constitution » et des lois.
Il semble qu'une semaine difficile sur le plan politique attend le Liban et les Libanais, et son déroulement et les prises de position et diverses mesures qui en découlent peuvent constituer une indication claire de l'issue du climat politique entre les différentes forces actives dans l'arène libanaise.
Cependant, indépendamment de cet alignement politique et de cette division verticale, les différents partis se rendent compte dans leur cœur qu'il n'est pas possible de continuer à perturber le Conseil des ministres, et que la présence d'un gouvernement efficace est le seul salut qui puisse soulager la douleur des citoyens par un travail diligent visant à maintenir la stabilité, la sécurité et à essayer de mettre fin au déclin économique.
La Banque du Liban cesse de fournir les devises nécessaires aux ambassades libanaises
Le quotidien arabophone Al Akhbar accuse le gouverneur de la Banque du Liban d’avoir cessé de fournir les devises étrangères nécessaires aux fonctionnements des ambassades du Liban à l’étranger.
Le journal accuse le gouverneur de la banque centrale d’être à l’origine de la nouvelle hausse des prix, en ayant décidé de cesser de fournir des dollars pour importer des matériaux de base avant la mise en place du programme de financement, cela conformément à la volonté du Premier ministre Najib Mikati.
Il aurait également décidé d’augmenter la parité de la circulaire de 151 de 3900 LL/USD à 8000 LL/USD alors qu’il y était précédemment opposé à la demande du président de la chambre Nabih Berri.
C’est l’approche qui se poursuit depuis les années 1990, confiant à Salama le soin d’élaborer les politiques du système en place, jusqu’à ce qu’il lui arrive avec le gouvernement Mikati, nommant un ministre des Finances employé à la Banque du Liban, mettant en place une proposition de loi sur les restrictions sur les retraits et les virements bancaires (Capital Control), et le monopole de négociation avec le Fonds monétaire international dans une tentative de faire passer ses chiffres sur les pertes et sa vision d’une solution.
Depuis, le gouverneur de la BdL aurait même décidé de suspendre l’attribution de devises étrangères pour les ministères et les missions diplomatiques libanaises de l’étranger, menaçant ainsi de paralyser celles-ci, ce qui pourrait même amener à la suspension du processus de vote des libanais en dehors du Liban lors des élections législatives de mars 2022.