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Actu Maroc

Marché du travail : Le HCP, la BM et le SNU préconisent la protection des segments vulnérables


Lundi 17 Août 2020

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le Système des Nations unies et la Banque Mondiale, dans une note qui traite de l'impact social et économique de la crise de la Covid-19 au Maroc, préconisent la protection des segments vulnérables du marché du travail.



La note, réalisée en juillet dernier, indique que «La crise de la Covid-19 a provoqué un choc sanitaire impactant directement le marché du travail (...) Les travailleurs informels sont plus vulnérables à l'appauvrissement et aux maladies, ne bénéficiant pas des filets de sécurité sociale et des systèmes de soutien nécessaires s'ils perdent leurs moyens de subsistance ».
 
Elle met ainsi l'accent sur la nécessité d'examiner les impacts de la crise sur le chômage, le sous-emploi, la pauvreté au travail, mais aussi l'impact différencié sur les groupes vulnérables. Il s’agit des travailleurs indépendants, des travailleurs non-protégés et des personnes occupant des formes d'emploi atypique, urbain et rural, notamment les jeunes et les femmes.
 
En ce qui concerne les migrants et les réfugiés, le document note qu'une réponse inclusive doit prendre en considération leurs besoins particuliers. Il ajoute qu’à l'échelle mondiale, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) soulignent la nécessité d'inclure les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile dans les réponses nationales contre la pandémie, en accordant une priorité à la coordination des interventions d’assistance directe avec une approche systémique, soutenant les autorités nationales et locales.
 
En effet, «au Maroc, la population enregistrée dans la base de données du HCR est, au 31 mai 2020, de 11.149 personnes dont 3.843 demandeurs d'asile et 7.306 réfugiés ayant besoin d'une protection. L’inclusion de ces populations dans les réponses nationales est primordiale pour soutenir leur résilience face à cette situation de crise, et ce, dans l’optique de ne laisser personne pour compte en conformité avec la réalisation des ODD », souligne la note.
 
Ladite note souligne que les femmes sont plus exposées aux risques de la crise et ont également des besoins spécifiques de protection sanitaire et médicale qui ne sont pas toujours satisfaits, notamment l’équipement, la sécurité psychologique et un environnement de travail adapté. D’où l’importance «d’inclure les femmes dans la prise de décision et la conception des programmes de soutien, pour promouvoir l'égalité des sexes dans les mesures budgétaires, d'amortissement et de relance».
 
Rappelant qu'au Maroc, les femmes représentent 57% du personnel médical, 66% du personnel paramédical et 64% des fonctionnaires du secteur social.
 
D’après la deuxième enquête réalisée par le HCP, auprès des ménages durant la crise sanitaire, le temps moyen journalier alloué aux travaux ménagers au domicile (cuisine, vaisselle, linge...) est de 2h 37mn, soit 33mn de plus par rapport à une journée normale avant le confinement.
 
Par ailleurs, la note souligne qu'un transfert d'argent rapide est aussi nécessaire pour les femmes travaillant dans le secteur informel et que les PME, les startups ou les coopératives dirigées par des femmes ont besoin de soutien par le renforcement de leurs capacités et l'accès au marché, surtout durant les phases de restriction de mobilité, plus élevée pour les femmes.
 
Le document estime que les services de base pour les victimes de violences basées sur le genre ne fonctionnent qu'à capacité réduite à cause du confinement, invitant ainsi à une réflexion autour d'autres outils innovants pour s'assurer que les femmes et les filles soient protégées contre les violences domestiques.
 
« Au Maroc, le taux de prévalence des violences domestiques est de 52%, soit 6,1 millions de femmes avant la crise et le monde observe aujourd’hui une tendance haussière. Enfin, la résilience communautaire dépend en grande partie des femmes. le dialogue communautaire devrait être renforcé pour inclure les voix des femmes dans la recherche d'une réponse de crise », conclut la note.








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