Conseil de coopération du Golfe.
« Le Maroc est libre dans ses décisions et ses choix et n’est la chasse gardée d’aucun pays. Il restera fidèle à ses engagements à l’égard de ses partenaires, qui ne devraient y voir aucune atteinte à leurs intérêts ». Ses propos de SM le Roi, prononcés le 20 avril 2016 à Ryad, lors de la tenue du Sommet Maroc-Pays du Golfe, constituent un éclaircissement adressé aux pays amis du CCG avant d’en arriver là où en sont aujourd’hui les relations avec deux d’entre eux, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis.
Médiateur, pas partisan
Brider les ambitions de l’Iran dans le monde arabe est une chose, se subdiviser en clans antagonistes épuisant leurs énergies à s’enquiquiner les uns des autres en est une autre. Le choix du Maroc de ne pas s’impliquer dans la vaine et nocive querelle entre frères ennemis du Golfe, ne s’alignant pas contre le Qatar, sans la soutenir contre l’Arabie Saoudite et les Emirats, permettait de garder un canal de communication opérationnel, dans la perspective d’une réconciliation souhaitée.
C’était sans tenir compte de l’étroitesse d’esprit et des folles ambitions des jeunes princes héritiers et dirigeants effectifs de leurs pays, Mohamed Ben Salman (MBS) et Mohamed Ben Zayd (MBZ), jouant même des coudes entre eux pour la place de gendarme des Etats-Unis dans le monde arabe.
C’était sans tenir compte de l’étroitesse d’esprit et des folles ambitions des jeunes princes héritiers et dirigeants effectifs de leurs pays, Mohamed Ben Salman (MBS) et Mohamed Ben Zayd (MBZ), jouant même des coudes entre eux pour la place de gendarme des Etats-Unis dans le monde arabe.
Folles ambitions
D’abord présenté par les médias mainstream comme un leader de génération 2.0, avant d’être contredits par sa psychotique propension à scier ses opposants et exploser les Yéménites pour les ramener à la « légitimité », MBS a tôt fait de céder son rôle à MBZ, qui, à la tête de ce que les médias appellent la « petite Sparte », se voit désormais en Léonidas pourfendeur des hordes de Frères musulmans. Et cela fait une année que les Emirats Arabes Unis n’ont plus d’ambassadeur au Maroc, ce dernier ayant fini par également rappeler le sien.
On aurait souhaité à MBZ bonne croisade, dans son lointain et compliqué Moyen Orient, si ce n’est qu’un pays maghrébin, la Libye, en paye également le prix. Quand Khalifa Haftar, le protégé des Emiratis, jette l’accord de Skhirat à la poubelle, pendant que ses troupes se font tailler des croupières, à Ouest de Tripoli, sous le regard narquois du président turc Erdogan, le Maroc reste ferme sur sa position : celle de facilitateur d’un rapprochement entres factions libyennes antagonistes.
On aurait souhaité à MBZ bonne croisade, dans son lointain et compliqué Moyen Orient, si ce n’est qu’un pays maghrébin, la Libye, en paye également le prix. Quand Khalifa Haftar, le protégé des Emiratis, jette l’accord de Skhirat à la poubelle, pendant que ses troupes se font tailler des croupières, à Ouest de Tripoli, sous le regard narquois du président turc Erdogan, le Maroc reste ferme sur sa position : celle de facilitateur d’un rapprochement entres factions libyennes antagonistes.
Des fritures sur la ligne
Maintenant, les stridulations de trolls sur réseaux sociaux et médias du Golfe qui importunent, ces derniers temps, les Marocains, sont plutôt à rapporter aux nouveaux « amis » des Emiratis et Saoudiens, les toujours tapis dans l’ombre sionistes (voir encadré). Ce qui est reproché par Saoudiens et Emiratis aux Marocains, c’est de refuser de se mettre au garde-à-vous et tirer sur qui on leur désigne. Outre leur entêtement à considérer le nouvel « ami » sioniste comme totalement infréquentable.
Abou Dhabi a conservé un certain sens de la mesure, Cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, le président des Emirats Arabes Unis, venant d’adresser un message de félicitations à SM le Roi à l’occasion du mois de Ramadan. Tout en pressant Rabat de faire rapatrier les 12.000 ressortissants marocains qui se sont retrouvés sans emploi aux Emirats après la crise du Coronavirus. Et même les médias saoudiens ont vu leur humeur anti-marocaine baisser de quelques crans, le journal « Al Ryadh » venant rappeler que l’affaire du Sahara n’est pas un jeu pour les Marocains.
Dans la culture politique de nos amis du Golfe, souffler ainsi le chaud et le froid, nonobstant le caractère peu courtois de la méthode, signifie que l’on peut encore palabrer. Le Maroc est un acteur de poids sur la scène arabe, une valeur sûre dans un camp pro-occidental, actuellement partout malmené dans la région et sujet à de graves déchirements. Et avec des recettes pétrolières qui ont fondu comme neige au soleil, Saoudiens et Emiratis ont d’autres chats à fouetter, empêtrés qu’ils sont toujours au Yémen.
Abou Dhabi a conservé un certain sens de la mesure, Cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, le président des Emirats Arabes Unis, venant d’adresser un message de félicitations à SM le Roi à l’occasion du mois de Ramadan. Tout en pressant Rabat de faire rapatrier les 12.000 ressortissants marocains qui se sont retrouvés sans emploi aux Emirats après la crise du Coronavirus. Et même les médias saoudiens ont vu leur humeur anti-marocaine baisser de quelques crans, le journal « Al Ryadh » venant rappeler que l’affaire du Sahara n’est pas un jeu pour les Marocains.
Dans la culture politique de nos amis du Golfe, souffler ainsi le chaud et le froid, nonobstant le caractère peu courtois de la méthode, signifie que l’on peut encore palabrer. Le Maroc est un acteur de poids sur la scène arabe, une valeur sûre dans un camp pro-occidental, actuellement partout malmené dans la région et sujet à de graves déchirements. Et avec des recettes pétrolières qui ont fondu comme neige au soleil, Saoudiens et Emiratis ont d’autres chats à fouetter, empêtrés qu’ils sont toujours au Yémen.
Ahmed NAJI