Il est 7h30 du matin, au beau milieu du quartier Hassan à Rabat, à quelques pas de l’emblématique Musée Mohammed VI, Nadia se tient devant le GAB (Guichet automatique bancaire) de sa banque pour retirer de l’argent. Au moment où elle récupère ses billets, la main d’un homme la touche doucettement sur l’épaule, suivie par un marmonnement « Ma sœur, Sadaqah lillah». Paniquée, la jeune fille se dépêche de lui filer quelques sous, par peur qu’il l’agresse, surtout qu’à cette heure-ci, les rues sont encore désertes !
Cet épisode vécu par Nadia n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Avec la crise économique, la mendicité a pris des proportions alarmantes, surtout dans les grandes villes du Royaume, où l'aumône est devenue une obligation pour les habitants sous peine de harcèlement et des fois mêmes d'insultes. Si la loi est sévère contre ce type de pratiques, prévoyant entre trois mois et un an de prison pour toute personne qui mendie – bien qu’elle soit handicapée ou indigente – en utilisant des menaces ou des faux prétextes de maladie, la fermeté et le contrôle des autorités publiques font défaut.
Alarmé par un bilan de plus de 2.400 affaires de mendicité et 28.769 arrestations, en seulement huit mois (janvier-août 2022), le ministère de l’Intérieur a affiché l’intention de blinder son dispositif contre ce fléau, via des systèmes de surveillance directe en installant des caméras sur la voie publique, dédiées spécialement à ce dilemme. Un dispositif qui devrait compléter la stratégie engagée par le ministère de la Solidarité, dont l’objectif est de régler cette problématique de manière structurelle, notamment en mettant en place des programmes de développement humain adaptés aux personnes démunies et vulnérables.
Mais restons pragmatiques,la mendicité apprend la paresse, et comme dirait un bon vieux dicton marocain : «Tellab wellefha barda» (le mendiant s’est habitué à l’argent facile). Il va donc sans dire que les chances d’aboutissement des stratégies de sensibilisation sont réduites comme peau de chagrin.
Dans les pays nordiques, particulièrement au Danemark, la crainte d’aller en prison a raréfié le nombre de mendiants dans les rues. De sérieuses sanctions et de sévères task forces ont été mises en place pour faire respecter la loi. Et les résultats sont parlants… à bon entendeur !
Cet épisode vécu par Nadia n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Avec la crise économique, la mendicité a pris des proportions alarmantes, surtout dans les grandes villes du Royaume, où l'aumône est devenue une obligation pour les habitants sous peine de harcèlement et des fois mêmes d'insultes. Si la loi est sévère contre ce type de pratiques, prévoyant entre trois mois et un an de prison pour toute personne qui mendie – bien qu’elle soit handicapée ou indigente – en utilisant des menaces ou des faux prétextes de maladie, la fermeté et le contrôle des autorités publiques font défaut.
Alarmé par un bilan de plus de 2.400 affaires de mendicité et 28.769 arrestations, en seulement huit mois (janvier-août 2022), le ministère de l’Intérieur a affiché l’intention de blinder son dispositif contre ce fléau, via des systèmes de surveillance directe en installant des caméras sur la voie publique, dédiées spécialement à ce dilemme. Un dispositif qui devrait compléter la stratégie engagée par le ministère de la Solidarité, dont l’objectif est de régler cette problématique de manière structurelle, notamment en mettant en place des programmes de développement humain adaptés aux personnes démunies et vulnérables.
Mais restons pragmatiques,la mendicité apprend la paresse, et comme dirait un bon vieux dicton marocain : «Tellab wellefha barda» (le mendiant s’est habitué à l’argent facile). Il va donc sans dire que les chances d’aboutissement des stratégies de sensibilisation sont réduites comme peau de chagrin.
Dans les pays nordiques, particulièrement au Danemark, la crainte d’aller en prison a raréfié le nombre de mendiants dans les rues. De sérieuses sanctions et de sévères task forces ont été mises en place pour faire respecter la loi. Et les résultats sont parlants… à bon entendeur !
Saâd JAFRI