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PLF 2024 : Le dilemme de la soutenabilité de la dette


Rédigé par L'Opinion le Lundi 28 Août 2023



PLF 2024 : Le dilemme de la soutenabilité de la dette
Nouveau Projet de Loi de Finances (PLF), et donc nouveau casse-tête pour l’Exécutif ? Pour stimuler la croissance économique, le gouvernement s’est engagé depuis sa prise de pouvoir dans une politique budgétaire expansionniste. La priorité est ainsi donnée à l’investissement public dans divers domaines tels que l’eau, l’éducation et la santé.

En parallèle, le gouvernement s’est fixé comme objectif de maîtriser l’endettement public, pour le ramener en-dessous de 70% du PIB. Ces deux visions semblent inconciliables au premier abord, étant donné que le besoin de financement de l’État risque d’augmenter.

De plus, la valeur du dollar s’est fortement appréciée face au dirham ces dernières semaines, passant de l’équivalent de 9,66 dirhams le 5 août à celui de 10,17 dirhams le 28 août. Étant donné que la majorité de la dette extérieure du Maroc est libellée en dollar, le rembourssement de la dette s’annonce plus onéreux, ce qui exercera une pression supplémentaire sur les finances publiques du pays.

L’impact de l’inflation sur la dette publique risque également d’être limité. Par un effet mécanique, une inflation élevée diminue la valeur réelle de la dette, puisque le gouvernement pourra rembourser sa dette avec une monnaie moins chère, allégeant ainsi le fardeau de cette dette. Cependant, cela pourrait avoir un effet limité dans le contexte marocain étant donné les changements qu’a connus l’économie néo-libérale durant les dernières décennies.

Tous les éléments laissent présager un alourdissement de la dette, surtout que la situation du Trésor ne peut que s’aggraver avec les mesures gouvernementales visant à contrer l’inflation et à soutenir le pouvoir d’achat des citoyens.

Mais si l’allégement de la dette s’avère difficile pour le moment, l’Exécutif peut au moins se donner plus de moyens en rationalisant ses dépenses, en augmentant ses recettes et en cherchant des sources de financements alternatifs pour ses projets titanesques. La première pourrait se réaliser via l’augmentation des impôts, au risque de faire peser le fardeau sur les entreprises et la classe moyenne.

Dans ce sens, l’Etat devrait engager une sérieuse chasse aux fraudeurs pour instaurer plus d’équité fiscale et donc plus de recettes. La deuxième pourrait se faire simplement à travers la bonne gouvernance. La dernière implique une réflexion « outside of the box » et requiert une synergie entre les secteurs public et privé.



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