Depuis le début de la crise sanitaire, le Coronavirus fragilise, comme jamais auparavant,le tissu économique. De nombreuses entreprises, opérant dans différents secteurs (tourisme, commerce, industrie, immobilier, etc.) sont aujourd’hui directement impactées par des baisses d’activité liées au confinement, avec pour conséquence une profonde réduction de leur capacité à recruter. Quels sont les secteurs qui arrivent à tirer leur épingle du jeu ? Quelles sont les estimations pour la phase post-crise, en matière de recrutement ? Et quelles sont les bonnes mesures à prendre ? Philippe Montant, Directeur général du Jobboard Rekrute. com, répond à nos questions. Entretien.
- Tests de sélection suspendus, formation à l’arrêt, le recrutement au sein des entreprises marocaines est presque au point mort depuis le début de la crise sanitaire. Comment cette dernière a-t-elle transformé le quotidien des cabinets de recrutement, en particulier de Jobboard Rekrute ?
- Tout d’abord, il est important de préciser que les recrutements ne sont pas à l’arrêt : en effet, il y a effectivement une baisse d’activité de la recherche de profils sur ReKrute au début du confinement, de l’ordre de 40%, mais c’est en train de repartir depuis la semaine dernière, probablement en prévision d’un déconfinement que tout le monde espère proche. On a tout de même 4100 postes ouverts actuellement sur ReKrute, et des entreprises continuent à recruter, avec des entretiens en visio, et d’intégrer des nouvelles recrues en télétravail.
La crise sanitaire a transformé lequotidien de ReKrute en premier lieu en forçant le télétravail. Nous l’avons mis en place dès le 16 mars matin, soit avant que cela ne devienne obligatoire, et cette transition s’est faite de manière très douce, tant nous sommes déjà dans le digital au quotidien. Nos quelques réunions se font en visio, et au départ, nous avons passé beaucoup de temps à accompagner les entreprises et les candidats dans cette mutation. Puis, le temps libéré nous a permis de travailler sur des projets de fond qui vont pouvoir voir le jour dans les jours et semaines qui viennent. Dont certains projets solidaires de sortie de confinement, à suivre !
- Dans cette conjoncture exceptionnelle, quels sont les secteurs qui parviennent toujours à recruter?
- Les secteurs qui continuent à recruter en ce moment de manière intensive sont les entreprises d’informatique (éditeurs, SSII) qui représentent 33% des offres d’emploi, les Call Center (15% des offres) et les banques (8%). Mais recruter est plus difficile dans le contexte, par exemple, de changement d’employeur, car les candidats attendent la fin du confinement pour démissionner, car souvent ils ne peuvent pas le faire (comment légaliser une lettre de démission et la déposer au bureau en cette période de confinement). Mais tout sera prêt pour la reprise.
- Quelles sont vos estimations de la phase post-crise en matière de recrutement ?
- C’est bien entendu difficile à dire. Il y a des grandes entreprises qui déclarent avoir tout gelé jusqu’à 2021, en attendant de voir. Et d’autres qui vont prendre le risque de recruter avant l’été pour accélérer leur reprise. Comme nous arrivons dans une période d’été traditionnellement plus calme en matière de recrutement, il est probable que nous aurons une baisse d’activité sur cette période comparablement à l’an dernier, en espérant que la reprise se fera en force en septembre.
- Dans un contexte marqué par la réflexion sur les scénarios de relance économique, quelles sont les mesures à prendre, pour que le recrutement reprenne son cours normal ?
- Il va d’abord falloir que l’Etat donne l’exemple en relançant les recrutements à son niveau. Si tout le secteur public maintient un arrêt complet de ses recrutements jusqu’à la fin de l’année, il est certain que les opérateurs privés feront de même, aboutissant ainsi à une catastrophe sociale.
Il serait bien également, en cette période de fin d’année, de retirer progressivement les aides directes aux salariés pour investir dans l’économie et inciter les entreprises à recruter. Car une entreprise qui n’a pas de carnet de commande, et des salariés en chômage technique payés par l’Etat, il ne va certainement pas recruter.
- Tests de sélection suspendus, formation à l’arrêt, le recrutement au sein des entreprises marocaines est presque au point mort depuis le début de la crise sanitaire. Comment cette dernière a-t-elle transformé le quotidien des cabinets de recrutement, en particulier de Jobboard Rekrute ?
- Tout d’abord, il est important de préciser que les recrutements ne sont pas à l’arrêt : en effet, il y a effectivement une baisse d’activité de la recherche de profils sur ReKrute au début du confinement, de l’ordre de 40%, mais c’est en train de repartir depuis la semaine dernière, probablement en prévision d’un déconfinement que tout le monde espère proche. On a tout de même 4100 postes ouverts actuellement sur ReKrute, et des entreprises continuent à recruter, avec des entretiens en visio, et d’intégrer des nouvelles recrues en télétravail.
La crise sanitaire a transformé lequotidien de ReKrute en premier lieu en forçant le télétravail. Nous l’avons mis en place dès le 16 mars matin, soit avant que cela ne devienne obligatoire, et cette transition s’est faite de manière très douce, tant nous sommes déjà dans le digital au quotidien. Nos quelques réunions se font en visio, et au départ, nous avons passé beaucoup de temps à accompagner les entreprises et les candidats dans cette mutation. Puis, le temps libéré nous a permis de travailler sur des projets de fond qui vont pouvoir voir le jour dans les jours et semaines qui viennent. Dont certains projets solidaires de sortie de confinement, à suivre !
- Dans cette conjoncture exceptionnelle, quels sont les secteurs qui parviennent toujours à recruter?
- Les secteurs qui continuent à recruter en ce moment de manière intensive sont les entreprises d’informatique (éditeurs, SSII) qui représentent 33% des offres d’emploi, les Call Center (15% des offres) et les banques (8%). Mais recruter est plus difficile dans le contexte, par exemple, de changement d’employeur, car les candidats attendent la fin du confinement pour démissionner, car souvent ils ne peuvent pas le faire (comment légaliser une lettre de démission et la déposer au bureau en cette période de confinement). Mais tout sera prêt pour la reprise.
- Quelles sont vos estimations de la phase post-crise en matière de recrutement ?
- C’est bien entendu difficile à dire. Il y a des grandes entreprises qui déclarent avoir tout gelé jusqu’à 2021, en attendant de voir. Et d’autres qui vont prendre le risque de recruter avant l’été pour accélérer leur reprise. Comme nous arrivons dans une période d’été traditionnellement plus calme en matière de recrutement, il est probable que nous aurons une baisse d’activité sur cette période comparablement à l’an dernier, en espérant que la reprise se fera en force en septembre.
- Dans un contexte marqué par la réflexion sur les scénarios de relance économique, quelles sont les mesures à prendre, pour que le recrutement reprenne son cours normal ?
- Il va d’abord falloir que l’Etat donne l’exemple en relançant les recrutements à son niveau. Si tout le secteur public maintient un arrêt complet de ses recrutements jusqu’à la fin de l’année, il est certain que les opérateurs privés feront de même, aboutissant ainsi à une catastrophe sociale.
Il serait bien également, en cette période de fin d’année, de retirer progressivement les aides directes aux salariés pour investir dans l’économie et inciter les entreprises à recruter. Car une entreprise qui n’a pas de carnet de commande, et des salariés en chômage technique payés par l’Etat, il ne va certainement pas recruter.
Propos recueillis par : Saâd JAFRI