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Reprise post-Covid: ​Les pronostics du FMA pour le Maroc


Rédigé par A. CHANNAJE Mardi 25 Mai 2021

La reprise économique au Maroc reste tributaire du succès de la campagne de vaccination contre la pandémie. En 2022, le PIB national rebondira de 3,5%.



Reprise post-Covid: ​Les pronostics du FMA pour le Maroc
Dans son rapport sur les perspectives économiques arabes, fraîchement publié, le Fonds Monétaire Arabe (FMA) souligne qu’au Maroc, « la crise liée au Covid-19 et les mesures prises pour lutter contre sa propagation, y compris les restrictions de mouvement et suspension de certaines activités, en plus de la sécheresse enregistrée l’année dernière, a fait diminuer la demande intérieure et extérieure de biens et services. Cela a entraîné une baisse significative de l’activité économique dans la plupart des secteurs, surtout au deuxième trimestre 2020».

À l’exception du secteur minier, qui a fait preuve d’une forte résilience, et des secteurs «Administration publique et sécurité sociale» et «Éducation, santé et travail social », d’autres activités ont été affectées au deuxième trimestre 2020 comme l’industrie manufacturière (en particulier les industries de l’automobile, de l’aviation, de l’électronique et du textile et cuir), et des secteurs du BTP, du commerce, du tourisme et des transports, ajoute la même source.

Le rapport du FMA fait observer, par ailleurs, que les taux d’intérêt ont connu un repli significatif suite à la diminution du taux directeur, principal pilier de la politique monétaire. Une mesure qui a fait encourager les Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) à emprunter davantage auprès des banques, relève-t-on de même source.

En revanche, les prêts accordés aux ménages se sont considérablement ralentis à cause de la pandémie qui a eu des conséquences désastreuses sur les niveaux de revenus en raison de pertes d’emplois. « L’économie marocaine a enregistré une perte nette d’emplois estimée à 586 milliers d’emplois en moyenne au cours du deuxième et trimestres 2020. C’est un chiffre jamais enregistré auparavant. De même, le nombre d’heures de travail a baissé dans tous les secteurs économiques, mais avec des proportions différentes. Dans ce contexte, le taux de chômage s’est aggravé de 3,8% pour s’établir à 12,7% au troisième trimestre de l’année dernière », fait savoir le FMA.

En conséquence, les facilités accordées au secteur non financier ont enregistré une hausse de l’ordre de 3,9% en 2020.
Au total, les indicateurs de performance de l’activité monétaire, soutenus par les interventions annuelles de Bank Al-Maghrib, se sont améliorés au troisième trimestre 2020, estime l’institution monétaire arabe, rappelant que le Conseil d’administration de la Banque Centrale a décidé, lors de sa réunion du 23 mars 2021, de maintenir stable le taux d’intérêt directeur au niveau de 1,5% pour soutenir la croissance économique et contenir les pressions inflationnistes.

Un secteur bancaire résilient

Dans la même veine, le FMA indique que « Les indicateurs de suivi n’ont pas encore révélé de préoccupations importantes susceptibles de menacer la stabilité financière ». Et d’ajouter: «Malgré l’impact de la crise, notamment sur la rentabilité des banques, le secteur bancaire, de son côté, continue de démontrer sa résilience grâce à ses fondamentaux solides et les mesures d’accompagnement prises par les parties prenantes, en général, et la politique monétaire et prudentielle de la banque centrale, en particulier».

Autre point soulevé dans ledit rapport : le secteur des assurances a bel et bien résisté à la crise du Covid-19 au moins durant les neuf premiers mois de l’année 2020, même s’il a subi des pertes au niveau des plus-values. «...L’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) a pris des mesures pour assouplir les règles prudentielles, en particulier dans le domaine de la prise des dispositions découlant de la baisse de la valeur des placements », note la même source.

Une agriculture toujours importante pour la croissance

Côté perspectives, le FMA pense que les principaux facteurs susceptibles d’influencer les niveaux de croissance économique à moyen terme au Maroc sont liés au degré de propagation de la pandémie et de son impact sur la demande externe et interne.
La reprise économique au Royaume est tributaire également du succès de la campagne de vaccination contre la pandémie, tant au niveau national ou dans les pays partenaires. Quoiqu’il en soit, le FMA estime que le « Fonds d’investissement stratégique », créé en août 2020, est susceptible de relancer l’économie nationale. L’institution monétaire arabe souligne, cependant, que la production agricole, liée aux conditions climatiques, reste un facteur qui affecte la croissance économique.

Dans ce rapport, le FMA a fait le point aussi sur les principales mesures prises au Maroc pour aider au redémarrage et à la relance économique. Parmi ces mesures, garantir les prêts destinés à soutenir la relance des petites entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 10 millions de dirhams à 95%.

Autre mesure soulevée : le Pacte pour la relance économique et l’emploi, qui mobilise des ressources financières d’environ 120 milliards de dirhams. Ce Pacte contient les mesures d’accompagnement du redémarrage progressif de l’activité des différents secteurs de l’économie et de création des conditions propices pour une relance vigoureuse à la sortie de la crise.
Ce pacte formalise l’engagement commun et partagé par l’Etat, représenté par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, et le secteur privé, représenté par la CGEM (Confédération des Entreprises du Maroc) et le GPBM (Groupement Professionnel des Banques du Maroc), autour des objectifs suivants : relancer la dynamique économique, sauvegarder et promouvoir l’emploi et préserver la santé des travailleurs, accélérer le processus de formalisation de l’économie, et promouvoir la bonne gouvernance.

En conclusion, le FMA, en se basant sur les prévisions budgétaires de l’actuelle loi de Finances, prévoit un déficit budgétaire de 6,5% du PIB (hors privatisation) en 2021 au lieu de 7,7% en 2020 et 4,1% en 2019. « Ce développement prévu en 2021 serait dû à l’amélioration attendue des recettes fiscales et non fiscales ».

Citant les prévisions de Bank Al-Maghrib, l’institution monétaire arabe prévoit un taux de croissance économique, après une contraction de 6,6% en 2020, de 4,7% en 2021.

Il s’agit là de l’une des plus fortes croissances de la région après celles du Djibouti (5,4 %) et du Bahreïn (5 %). Pour l’année 2022, le taux de croissance anticipé pour le Maroc est de 3,5%.

Repères

Position de change des banques marocaines

La position de change moyenne des banques s’est inscrite en hausse de plus de 800 millions de dirhams durant la semaine allant du 10 au 14 mai, passant de 1,2 milliard de dirhams à 2,1 MMDH, indique Attijari Global Research (AGR). Cette augmentation s’explique par la hausse des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à l’occasion du mois de Ramadan et de l’Aïd Al-Fitr, précise AGR qui vient de publier sa note « Weekly MAD Insights – currencies ».
Ladite note fait aussi état d’une appréciation de la monnaie nationale face au dollar de 0,27%. Ainsi, la parité USD/MAD a atteint 8,86 contre 8,89 une semaine auparavant. À l’origine, un effet panier lié à la variation de l’EUR/USD de -0,30%, couplé à un effet marché quasi-neutre de +0,03%. L’écart entre le cours de référence du dirham et son cours central s’éloigne légèrement de la bande inférieure de -5,0%. Celui-ci se résorbe de 3,2 points de base (pbs) en une semaine, passant de -4,41% à -4,38%.

Le Maroc va construire un gazoduc entre Tanger et Casablanca

L’ONHYM vient de lancer un appel d’offres pour le recrutement d’un cabinet qui se chargera des études précédant la mise en place du nouveau gazoduc de 300 kilomètres reliant Tanger à Casablanca. Les prestations demandées dans le cadre de ce marché se feront en deux phases réparties sur deux zones, selon le360. La première phase couvrira la zone entre la région Tanger-Tétouan-Al-Hoceima et celle de Rabat-Salé-Kénitra (100 kilomètres). La deuxième phase concerne, quant à elle, la zone entre la région de Rabat-Salé-Kénitra et la région Casablanca-Settat (200 kilomètres). Pour chacune des deux phases, le prestataire désigné devra choisir le tracé optimal de la zone concernée, le levé topographique par drone et dresser une étude parcellaire détaillée. Le délai d’exécution de cette étude est fixé à 6 mois.

Les impayés toujours préoccupants

CDG Capital Insight estime, dans une récente note d’analyse sur le secteur bancaire marocain, que la montée des créances en souffrance, constatée en 2020, devrait se maintenir en 2021. La banque pense que « le taux d’impayés en 2021 devrait probablement augmenter par rapport à celui de 2020 mais sans pour autant atteindre le niveau de 10,8%».
« En effet, les effets manifestes de la pandémie continuent de peser sur plusieurs secteurs d’activité et, par conséquent, la solvabilité des ménages et des entreprises est toujours mise à rude épreuve. Par ailleurs, les banques ont accordé à leurs clients en 2020 un report de paiement de leurs échéances sur une durée de six mois maximum, un délai de grâce qui a donc pris fin en septembre. Ceci a permis de repousser l’impact de la détérioration de la qualité des actifs et devrait se refléter davantage au niveau des statistiques de l’année en cours », explique-t-on.








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