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Secteur public Vs Secteur privé : Le paradoxe des salaires au Maroc


Rédigé par Soufiane CHAHID le Jeudi 26 Octobre 2023



Secteur public Vs Secteur privé : Le paradoxe des salaires au Maroc
En moyenne, on est mieux payé dans le secteur public que dans le privé au Maroc. Et l’écart entre les deux ne cesse de se creuser d’année en année.

Selon le Projet de Loi de Finances (PLF) 2024, le salaire mensuel net moyen dans la Fonction publique est de 8.561 dirhams, un chiffre qui a progressé de 18,08% sur les dix dernières années. En comparaison, la moyenne salariale dans le secteur privé ne dépasse guère les 5.292 dirhams mensuels.

Cette situation peut paraître paradoxale puisque, habituellement, le secteur privé promet des carrières plus attractives et plus rémunératrices. L’écart s’explique par un effet de pondération, puisque 64% des fonctionnaires touchent un salaire compris entre 6.000 et 14.000 dirhams, tandis que dans le privé, près de la moitié des salariés sont au salaire minimum légal (SMIG). Ce salaire minimum n’est que de 3.111 dirhams dans le privé, contre 3.500 dirhams dans le public.

Entre les deux carrières, le choix n’est pas simple. Par exemple, pour un jeune ingénieur BAC+5, les offres d’emplois pour débutants dans les entreprises privées dépassent rarement les 7.000 dirhams, alors que s’il intègre une administration étatique, il pourra accéder à l’échelle 11 et un salaire aux alentours de 9.000 dirhams.

Il y a de fortes chances que notre ingénieur opte pour le confort et la sécurité tout de suite, plutôt que pour des gains plus importants mais dans un horizon plus lointain. De plus, s’il souhaite réussir dans le privé, il devra consentir un effort et des sacrifices plus importants, choses qui ne lui seront pas forcément exigées dans la Fonction publique.

Une jeunesse dont le rêve ultime est le fonctionnariat est une jeunesse averse au risque, qui n’ose pas se lancer dans des aventures entrepreneuriales ou des carrières challengeantes. En bref, une jeunesse dévitalisée et qui cherche dans le travail plutôt la sécurité que l’épanouissement. Sur ce volet, le secteur privé porte une énorme responsabilité, puisqu’en tirant les salaires des débutants vers le bas, il les pousse à exiger une place à l’ombre, parmi les effectifs pléthoriques et peinards de l’Etat.



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