La mise en garde de SM le Roi, lancée lors de son dernier discours à la nation, à l’occasion de la fête du trône, prend toute sa signification au vu des derniers développements de la situation épidémiologique. « Face aux signes de relâchement constatés, J’appelle à la vigilance, à la solidarité, au respect des mesures sanitaires et à l’élaboration d’un plan qui maintienne la nécessaire mobilisation et permette d’affronter, le cas échéant, une éventuelle seconde vague de la pandémie », avait, en effet, précisé le Souverain.
Faute d’en avoir tenu compte et respecté les consignes sanitaires données, le compteur du nombre de cas de nouvelles contaminations au virus Sras-Cov2 quotidiennement enregistrés a dépassé la barre du millier.
Coupable laxisme
À l’approche de l’Aïd, dont tout le monde se doutait bien qu’il risquait de constituer une phase d’insouciance et d’un irresponsable laisser-aller, le Maroc n’avait pas encore réussi à juguler totalement la première vague de la pandémie du Coronavirus. L’allègement des dispositions relatives à la circulation des citoyens, à travers les phases 1 et 2 du plan de déconfinement, visait essentiellement à permettre aux gens de reprendre ne serait-ce que partiellement leurs activités et éviter ainsi plus de faillites et de pertes d’emplois. Le maintien même des festivités de l’Aïd, dont certains espéraient qu’elles seraient tout simplement annulées en cette pénible année du Coronavirus, aurait été dicté par des considérations socioéconomiques, à en croire des sources bien informées. Une mévente des moutons de sacrifices aurait eu des conséquences terribles sur les petits éleveurs qui ont déjà souffert du déficit pluviométrique qui caractérise l’actuelle campagne agricole.
Sauf que les bonnes intentions ne servent qu’à paver l’enfer, pour paraphraser Dante, et la tardive et malheureuse décision de mettre en quarantaine huit villes du Royaume, annoncée juste six heures avant son entrée en vigueur, avant d’être reportée précipitamment de 24 heures, a créé la confusion et encore plus de conditions idéales pour la propagation du virus. Cet amateurisme flagrant dans la gestion d’une crise aussi grave, ainsi que les ratés dans la communication du gouvernement ont érodé le capital confiance, déjà réduit à peau de chagrin, que l’opinion publique pouvait encore avoir en lui.
Espoirs dégradés
Les gens n’avaient pas encore eu le temps de digérer leurs festins de l’Aïd que les cas de contamination au Sras-Cov2 se sont remis à grimper. Et comme, par lassitude du confinement et de ses désastreuses conséquences sur leurs gagne-pain, les citoyens ont nourri l’illusion qu’ils pouvaient reprendre leur vie courante exactement comme avant la pandémie, les comportements négligents ont fini par entraîner, comme il était craint, une relance de la propagation du virus, alors que les Marocains espéraient celle de l’économie. Pour la 3ème phase du plan de déconfinement, il est évident qu’il ne faut plus en rêver à brève échéance.
On sait déjà que la création de richesses va reculer de 5% cette année et les finances publiques supporter un déficit de 7,5%, mais suite au récent discours royal annonçant une enveloppe de 120 milliards de Dhs pour stimuler les activités économiques et assurer une couverture sociale à l’ensemble des Marocains, médias et réseaux sociaux ont abandonné pour quelques temps le pessimisme qui imprégnait leurs discours et l’on s’est mis même à voir en cette pandémie comme une possible opportunité de rebondir avec de nouveaux ressorts, fondés sur de nouveaux paradigmes relatifs au développement.
N’y a-t-il pas une commission spéciale qui a été créée spécifiquement dans ce but, et ce, avant même le déclenchement de la pandémie ? À la prise de conscience de la nécessité d’une nouvelle approche plus inclusive du développement, préalable à la crise, venait donc s’ajouter un évènement imprévisible et déstructurant néanmoins annonciateur de nouvelles opportunités.
Réformer les mentalités
Les derniers développements de la crise sanitaire, qui ont abouti à un prolongement de l’état d’urgence et fermé aux Marocains les portes de l’Union Européenne jusqu’à nouvel ordre, amènent à se poser la question de la capacité de transformer une grave crise en intéressante opportunité, non pas en termes de financement des activités et d’adaptabilité de l’appareil de production aux nouvelles tendances du marché, mais plus fondamentalement du point de vue des mentalités.
Au tout début de la pandémie, la mobilisation populaire et la discipline que s’est auto-imposée la grande majorité des citoyens fut exemplaire et venait, avec les mesures urgentes et efficaces prises dans le cadre de la mise en œuvre des directives de SM le Roi, donner du Maroc une image à l’international qui renforçait cette croyance que le Maroc allait s’en sortir plus fort de cette crise. Il faut bien admettre, à l’heure qu’il est, qu’il existe un problème de persévérance dans l’effort.
Il est erroné de penser que le développement est une simple question de moyens. C’est aussi et surtout une question de mentalités, qu’il est possible de faire évoluer en adjoignant au modèle de développement en cours d’élaboration la dimension culturelle qui en inspirerait le dynamisme. L’apprentissage du respect des mesures de protection sanitaire et de distanciation sociale dans la durée est en soi une formation à la stricte observation des normes de qualité et de sécurité dans les lieux de travail.
Lorsque SM le Roi a récemment insisté sur la réforme des entreprises et établissements publics, c’était pour signifier que l’Etat qui veut soutenir une économie plus forte et un modèle social plus inclusif se doit bien de commencer par réadapter et aiguiser ses propres outils. Peut-être étaitce aussi une subtile invitation à l’introspection, à remettre en cause certains comportements qui constituent autant de boulets traînés qui ralentissent la marche des Marocains vers le développement qu’ils appellent tant de leurs vœux.
« Allah ne change pas la situation d’un peuple tant que (les individus qui le composent) ne changent pas ce qui est en euxmêmes », Sourate 13 (Ar R’ad), verset 11.
Faute d’en avoir tenu compte et respecté les consignes sanitaires données, le compteur du nombre de cas de nouvelles contaminations au virus Sras-Cov2 quotidiennement enregistrés a dépassé la barre du millier.
Coupable laxisme
À l’approche de l’Aïd, dont tout le monde se doutait bien qu’il risquait de constituer une phase d’insouciance et d’un irresponsable laisser-aller, le Maroc n’avait pas encore réussi à juguler totalement la première vague de la pandémie du Coronavirus. L’allègement des dispositions relatives à la circulation des citoyens, à travers les phases 1 et 2 du plan de déconfinement, visait essentiellement à permettre aux gens de reprendre ne serait-ce que partiellement leurs activités et éviter ainsi plus de faillites et de pertes d’emplois. Le maintien même des festivités de l’Aïd, dont certains espéraient qu’elles seraient tout simplement annulées en cette pénible année du Coronavirus, aurait été dicté par des considérations socioéconomiques, à en croire des sources bien informées. Une mévente des moutons de sacrifices aurait eu des conséquences terribles sur les petits éleveurs qui ont déjà souffert du déficit pluviométrique qui caractérise l’actuelle campagne agricole.
Sauf que les bonnes intentions ne servent qu’à paver l’enfer, pour paraphraser Dante, et la tardive et malheureuse décision de mettre en quarantaine huit villes du Royaume, annoncée juste six heures avant son entrée en vigueur, avant d’être reportée précipitamment de 24 heures, a créé la confusion et encore plus de conditions idéales pour la propagation du virus. Cet amateurisme flagrant dans la gestion d’une crise aussi grave, ainsi que les ratés dans la communication du gouvernement ont érodé le capital confiance, déjà réduit à peau de chagrin, que l’opinion publique pouvait encore avoir en lui.
Espoirs dégradés
Les gens n’avaient pas encore eu le temps de digérer leurs festins de l’Aïd que les cas de contamination au Sras-Cov2 se sont remis à grimper. Et comme, par lassitude du confinement et de ses désastreuses conséquences sur leurs gagne-pain, les citoyens ont nourri l’illusion qu’ils pouvaient reprendre leur vie courante exactement comme avant la pandémie, les comportements négligents ont fini par entraîner, comme il était craint, une relance de la propagation du virus, alors que les Marocains espéraient celle de l’économie. Pour la 3ème phase du plan de déconfinement, il est évident qu’il ne faut plus en rêver à brève échéance.
On sait déjà que la création de richesses va reculer de 5% cette année et les finances publiques supporter un déficit de 7,5%, mais suite au récent discours royal annonçant une enveloppe de 120 milliards de Dhs pour stimuler les activités économiques et assurer une couverture sociale à l’ensemble des Marocains, médias et réseaux sociaux ont abandonné pour quelques temps le pessimisme qui imprégnait leurs discours et l’on s’est mis même à voir en cette pandémie comme une possible opportunité de rebondir avec de nouveaux ressorts, fondés sur de nouveaux paradigmes relatifs au développement.
N’y a-t-il pas une commission spéciale qui a été créée spécifiquement dans ce but, et ce, avant même le déclenchement de la pandémie ? À la prise de conscience de la nécessité d’une nouvelle approche plus inclusive du développement, préalable à la crise, venait donc s’ajouter un évènement imprévisible et déstructurant néanmoins annonciateur de nouvelles opportunités.
Réformer les mentalités
Les derniers développements de la crise sanitaire, qui ont abouti à un prolongement de l’état d’urgence et fermé aux Marocains les portes de l’Union Européenne jusqu’à nouvel ordre, amènent à se poser la question de la capacité de transformer une grave crise en intéressante opportunité, non pas en termes de financement des activités et d’adaptabilité de l’appareil de production aux nouvelles tendances du marché, mais plus fondamentalement du point de vue des mentalités.
Au tout début de la pandémie, la mobilisation populaire et la discipline que s’est auto-imposée la grande majorité des citoyens fut exemplaire et venait, avec les mesures urgentes et efficaces prises dans le cadre de la mise en œuvre des directives de SM le Roi, donner du Maroc une image à l’international qui renforçait cette croyance que le Maroc allait s’en sortir plus fort de cette crise. Il faut bien admettre, à l’heure qu’il est, qu’il existe un problème de persévérance dans l’effort.
Il est erroné de penser que le développement est une simple question de moyens. C’est aussi et surtout une question de mentalités, qu’il est possible de faire évoluer en adjoignant au modèle de développement en cours d’élaboration la dimension culturelle qui en inspirerait le dynamisme. L’apprentissage du respect des mesures de protection sanitaire et de distanciation sociale dans la durée est en soi une formation à la stricte observation des normes de qualité et de sécurité dans les lieux de travail.
Lorsque SM le Roi a récemment insisté sur la réforme des entreprises et établissements publics, c’était pour signifier que l’Etat qui veut soutenir une économie plus forte et un modèle social plus inclusif se doit bien de commencer par réadapter et aiguiser ses propres outils. Peut-être étaitce aussi une subtile invitation à l’introspection, à remettre en cause certains comportements qui constituent autant de boulets traînés qui ralentissent la marche des Marocains vers le développement qu’ils appellent tant de leurs vœux.
« Allah ne change pas la situation d’un peuple tant que (les individus qui le composent) ne changent pas ce qui est en euxmêmes », Sourate 13 (Ar R’ad), verset 11.
Ahmed NAJI