Dans l'arène impitoyable du tourisme international où l’industrialisation du voyage est devenue la norme, le très lointain géographiquement, mais relativement proche culturellement, Kazakhstan, se distingue comme une destination insolite et peu connue des marocains. Abonnés aux escapades classiques sur les sentiers battus du tourisme européen notamment ibérique, mais également aux échappées plus ou moins lointaines vers les contrées familières de Turquie, ainsi qu’à certaines destinations réputées d’Asie comme la Thaïlande ou l’Indonésie pour les plus endurants, nos compatriotes pour le moins ceux qui n’ont pas peur d’avaler les miles et les kilomètres, trouveront dans le gigantesque Kazakhstan une offre touristique de niche, aussi surprenante et variée qu’insolite. Bienvenue au pays des grands espaces où la nature et l’histoire règnent en maîtres absolus.
Far Far Kazakhstan
Au commencement, il y’a l’avion. Pays très lointain puisque situé à environ 7.000 kilomètres par voie aérienne et 11.000 km par voie terrestre, le Kazakhstan est joignable depuis le Maroc indirectement soit par «Turkish Airlines», soit par la compagnie aérienne nationale «Royal Air Maroc (RAM)» via l’aéroport d’Istanbul où sont disponibles des correspondances assurées soit par «Turkish Airlines» soit par la compagnie nationale Kazakh «Air Astana» vers les principales villes du pays. Notamment la capitale éponyme Astana, la métropole Almaty ou le chef-lieu de la province de Manguistaou et petite perle de la mer caspienne, Aktaou. Dans l’un comme dans l’autre cas, il faudra compter entre 10.000 et 15.000 dirhams pour les prix des billets qui varient selon les saisons, et surtout un minimum de 10 heures de vol avec des durées d’escales variables entre 1 à 6 heures.
L’aéroport international d'Almaty est le plus grand aéroport international au Kazakhstan situé à environ 18 kilomètres du centre d'Almaty, la plus grande ville et capitale commerciale du Kazakhstan.
Une fois sur place, la première impression et souvent trompeuse, c’est l’apparente froideur de l’accueil Kazakh à mille lieux de l’effervescence et de la chaleur marocaines. Mais ce n’est heureusement qu’une fausse impression à laquelle contribue le manque d’appétence touristique de ce pays qui flotte littéralement sur un océan de pétrole et de gaz et qui a donc longtemps négligé le tourisme comme source de revenu. L’autre facteur majeur qui explique le peu d’entrain des kazakhs pour les échanges avec les touristes, c’est la barrière linguistique. Mise à part Almaty qui de par son statut de métropole et son tissu social cosmopolite et bigarré, c’est essentiellement la langue kazakhe et le russe qui sont parlés dans ce lointain pays situé aux confins de l’Asie centrale, à proximité immédiate de la Russie et de la Chine. Même l’anglais, pourtant sésame international des «travelers», reste peu répandu, tandis que le français il faut simplement le remiser aux oubliettes.
Une gastronomie insolite
Quoiqu’il en soit et une fois passée la barrière de timidité du premier contact, on finit toujours par se faire comprendre et s’entendre avec ce peuple humble et véritablement accueillant envers les marocains, grâce principalement à la formidable publicité faite à notre pays par les exploits mémorables de nos Lions de l’Atlas lors de la Coupe du Monde du Qatar. «Morocco ? Nice ! Ziyech, Hakimi», c’est le genre de phrases gentilles et admiratives auxquelles vous aurez droit tout au long de votre séjour. Pays à majorité musulmane sunnite d’obédience hanafite, le Kazakhstan vous sera également familier par ses innombrables mosquées et par les mœurs pieusement orientales de ses habitants. Côté gastronomie, la viande majoritairement halal, principalement ovine, bovine et souvent aussi chevaline, règne largement et bien évidemment sur les menus des restaurants de province.
Dans les grandes villes, le pays regorge de restaurants internationaux et n’échappe pas non plus à la déferlante des enseignes internationales de fast-food. Mais il serait dommage de se priver de la dégustation de savoureuses spécialités locales comme les célèbres brochettes chachliks, les samoussas kazakhs, le délicieux pain Shelpek, et pour les plus courageux le beshbarmak, plat national incontesté du Kazakhstan dont nom signifie littéralement «cinq doigts» en raison de la manière traditionnelle de le manger avec les mains. Cette spécialité est composée de viande (généralement du mouton ou du cheval), de pâtes et d’oignons, le tout arrosé de kumys, une boisson traditionnelle à base de lait fermenté de jument connue pour ses bienfaits pour la santé et son goût aussi inattendu que prononcé.
Dans les grandes villes, le pays regorge de restaurants internationaux et n’échappe pas non plus à la déferlante des enseignes internationales de fast-food. Mais il serait dommage de se priver de la dégustation de savoureuses spécialités locales comme les célèbres brochettes chachliks, les samoussas kazakhs, le délicieux pain Shelpek, et pour les plus courageux le beshbarmak, plat national incontesté du Kazakhstan dont nom signifie littéralement «cinq doigts» en raison de la manière traditionnelle de le manger avec les mains. Cette spécialité est composée de viande (généralement du mouton ou du cheval), de pâtes et d’oignons, le tout arrosé de kumys, une boisson traditionnelle à base de lait fermenté de jument connue pour ses bienfaits pour la santé et son goût aussi inattendu que prononcé.
Nature et patrimoine
Du point de vue attractions et patrimoine national, le Kazakhstan, colosse qui totalise une superficie globale de 2 millions 725.000 kilomètres carrés, est une destination gigantesque qu’il serait judicieux de visiter en plusieurs étapes, étalées sur une longue durée. Car à moins d’être un fanatique de l’asphalte, les distances entre les diverses attractions s’avèrent souvent dissuasives pour les amateurs de «fast-trips». Jugez-en ! Une excursion vers le célèbre canyon de Charyn vous coûtera un trajet de 5 heures à l’allée et 5 heures au retour, depuis Almaty. Mais cela en vaudra certainement le détour puisque ce canyon mitoyen de la frontière chinoise, au beau milieu du Parc National de Charyn dans les districts d’Uyghur et de Kegen dans l’oblys d’Almaty, s’étend sur une longueur de 80 km, ce qui le situe en bonne place aux cotés de ses vénérables homologues de Kali au Népal, de l’Indus Gorge au Pakistan ou de celui de Colka au Pérou. Caractérisé par des formations géologiques aussi belles qu’inhabituelles qui atteignent leur apogée dans la Vallée des Châteaux, ce canyon est un incontournable des trips kazakhs, au même titre que le Parc National Kolsai Lakes situé à 1818 mètres d’altitude, long d’un kilomètre et large de 400 mètres, avec une profondeur maximale de 80 mètres au beau milieu d’un cirque d’immenses montagnes enneigées, dont la beauté et la majesté en ont fait l’une des Mecque attitrées des instagrameurs en particulier et des touristes en général.
Les moins enclins aux longues distances pourront se consoler en restant à Almaty par son effervescence urbaine en total contraste avec ses paysages montagneux pittoresques qui lui donnent des allures de forteresse neigeuse à longueur d’année. Au centre-ville, le musée des instruments de musiques «Ykhlass» tout comme le «Green Bazaar» sont des incontournables. Pas loin d’Almaty, les amateurs de sports de glisses ou simplement des grands airs de la montagne, éliront domicile à la station de ski de Shymbulak dotée de plusieurs pistes de ski, d’un téléphérique et de diverses autres attractions. Question patrimoine, le Nomad Ethnic Center également situé dans la périphérie d’Almaty vous plongera dans l’ambiance authentique des farouches guerriers kazakhs, des dresseurs d’aigles royaux avec chasses réelles ou simulées de lièvres et de renards, ainsi que du KyzKuu, cette rude course de chevaux dont le nom signifie attraper la mariée et qui rappelle à s’y méprendre notre Mata nationale. Pour toutes ces attractions, l’authenticité reste la règle, puisque les prestataires sont de vrais cavaliers et des descendants de chasseurs et de guerriers qui ne font pas du tout semblant.
La perle de la caspienne
Autre ambiance et autre décor à Aktaou, ville moyenne et paisible située au bord de la mer caspienne, en voisinage immédiat des principaux gisements pétroliers du pays. Dans cette cité balnéaire à l’architecture fortement marquée par son passé ouvrier et soviétique, le visiteur est invité à la détente et au farniente d’un littoral azur remarquablement épargné par la pollution des hydrocarbures malheureusement très marquée dans d’autres pays de la rive caspienne. Les hôtels qui roulent à un rythme saisonnier marqué par l’effervescence estivale et la quiétude automnale pratiquent des tarifs moins prohibitifs qu’à Almaty, puisqu’il faut compter à peine 70 euros la nuitée en période automnale dans un hôtel classé de moyen standing.
Mais si la mer caspienne ne manque pas d’attraits, c’est surtout dans la région de Aktaou que les amateurs d’évasion trouveront leur compte. En plus des paysages pittoresques de Shetpe et de la profondeur historique de son musée mémorial «Serikbol Kandybaev», le clou des excursions dans la région de Aktaou reste incontestablement le massif de Kyzylkup, alias les montagnes Tiramisu marquées par leurs couleurs bigarrées entre or, ocre et rouge écarlate, et surtout, plus que tout, la majestueuse vallée de Bozhyra dont les paysages pittoresques vous plongeront avec leur gigantisme épuré dans une ambiance cosmique quasiment lunaire ou martienne.
Seul hic, et là aussi, comme pour Charyn, Kyzylkup comme Bozhyra vous coûteront une pleine journée de route à travers les steppes kazakhes dont l’uniformité, la rusticité et il faut le reconnaître aussi, la monotonie, est à peine rompue de temps à autres par les quelques hardes de chevaux et de dromadaires semi-sauvages. C’est cela aussi la beauté du Kazakhstan, un pays qui s’entrouvre timidement au tourisme international et qu’il importe d’aller à sa découverte avec humilité, patience et curiosité.
Seul hic, et là aussi, comme pour Charyn, Kyzylkup comme Bozhyra vous coûteront une pleine journée de route à travers les steppes kazakhes dont l’uniformité, la rusticité et il faut le reconnaître aussi, la monotonie, est à peine rompue de temps à autres par les quelques hardes de chevaux et de dromadaires semi-sauvages. C’est cela aussi la beauté du Kazakhstan, un pays qui s’entrouvre timidement au tourisme international et qu’il importe d’aller à sa découverte avec humilité, patience et curiosité.