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Interview avec Abdelouahed El Ansari : Les robes noires ont choisi leur nouveau président

Abdelouahed El Ansari, nouveau président de l’ABAM


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 23 Mars 2021

L’ancien bâtonnier de Meknès a remporté haut la main les élections pour le renouvellement des instances dirigeantes de l’Association des Barreaux du Maroc (ABAM).



Interview avec Abdelouahed El Ansari : Les robes noires ont choisi leur nouveau président
- Vous avez été élu, samedi 20 mars, à la tête de l’Association des Barreaux du Maroc, pour un mandat de trois ans (2021-2024). Dans quelles conditions les élections se sont-elles déroulées ?

-Cette élection s’est déroulée dans des conditions optimales de transparence, de crédibilité et de régularité. Tous les avocats ne peuvent que se féliciter de l’ambiance apaisée du scrutin général dont les résultats viennent couronner une concurrence juste et loyale et qui, par ailleurs, doit être la base de toute élection sur le plan national. Tout ceci dans le respect mutuel et la liberté du choix. A cette occasion, Abderrahim Ababou, bâtonnier du barreau de Fès, et Moulay Sliman Amrani, bâtonnier du barreau de Marrakech, ont été élus vice-présidents de l’ABAM. A l’issue de cette élection, nous considérons être tous concernés par la gestion de notre profession, y compris nos concurrents. J’espère que ces élections seront considérées comme un exemple à suivre dans toute élection dans notre pays.

-En tant que nouveau président de l’ABAM, quels sont les sujets qui vous semblent prioritaires à aborder ?

-Les attentes des avocats sont nombreuses en cette période critique par laquelle passe la profession de l’avocat, mise à mal par la crise et le confinement sanitaire qui s’en est suivi. Parmi les dossiers qui nous préoccupent, sur le plan législatif, au niveau de la loi régissant la profession de l’avocat, figurent le code de procédure civile et le code de procédure pénale. Dans ces dossiers se trouve tout ce qui concerne la pratique de la profession et l’impact de certains dossiers sur la situation de certains avocats. Il s’agit du dossier fiscal auquel les avocats prêtent une attention spécifique. Les avocats sont convaincus de la nécessité de contribuer, en tant que citoyens, à la diminution des charges du Trésor public. Les avocats demandent également un système fiscal juste et conforme aux spécificités de la profession, qui leur accorde plusieurs avantages fiscaux sous forme d’exonérations... L’autre volet qui nous préoccupe, et qui demande une implication urgente, est le côté social. Aujourd’hui, nous devons tous mener à bien le grand projet sociétal par excellence, dont les contours se sont précisés davantage dans le discours adressé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 5ème année législative de la 10ème législature. Il s’agit de l’élargissement de la protection sociale à l’ensemble des Marocains, y compris aux avocats, et ce, conformément aux spécificités de notre profession. D’autres priorités relatives à l’exercice de la profession, à notre organisation et à nos relations avec nos multiples partenaires officiels sont dans notre agenda.

- Quid de l’organisation interne et l’organisation des ressources humaines de l’ABAM ?

-Avant tout, nous comptons restructurer l’administration de l’ABAM et notre façon de travailler au sein de cette association. Nous devons nous organiser et mettre à jour nos outils de travail sur ce plan. Il s’agit de développer nos outils et manières de travailler, en mettant en place de nouveaux outils technologiques, de nouvelles ressources humaines.
Recueillis par Safaa KSAANI

​ABAM

52 ans au service de la profession d’avocat

L’Association des Barreaux du Maroc (ABAM), la corporation qui regroupe l’ensemble des avocats du Maroc, a été créée, en 1962, conformément aux dispositions du Dahir n° 1-58-376 du 3 Joumada I 1378 (15 Novembre 1958) réglementant le droit d’association, tel qu’il a été modifié et complété, et pour une durée indéterminée.

Elle a pour objectifs d’assurer l’indépendance de la profession des porteurs de la toge noire, d’améliorer les droits et l’administration de la justice, de militer en faveur d’un meilleur accès des justiciables à la justice et de favoriser l’égalité dans la profession et le système de justice.

Par tradition, l’ABAM est très souvent sollicitée lorsque les Droits de l’Homme sont mis en danger. Elle est membre de la Coalition marocaine contre la peine de mort depuis sa création en octobre 2003.

Par ailleurs, il y a plus de 15.000 avocats au Maroc répartis au sein de 17 barreaux. L’ABAM couvre ces 17 barreaux marocains et est à ce titre la plus représentative de la profession. Chaque région compte également des associations de jeunes avocats dépendantes ou non des barreaux.

Repères

Abdelouahed El Ansari succède à Omar Ouidra
Le bâtonnier et parlementaire du groupe istiqlalien « Pour l’Unité et l’Egalitarisme », Abdelouahed El Ansari, a été élu, samedi 20 mars, à la tête de l’Association des Barreaux du Maroc (ABAM), pour un mandat de trois ans (2021-2024). Il succède à Omar Ouidra, bâtonnier au barreau de Casablanca, en poste depuis 2018. L’élection a eu lieu à Fès avec plus de 130 voix pour El Ansari, coordinateur du Comité exécutif de l’Istiqlal dans la région Fès-Meknès et représentant du barreau de Meknès, contre 115 pour Kamal El Mehdi du barreau de Tétouan. Le nouveau président de l’ABAM, également parlementaire et vice-président de la Chambre des Représentants, a été par le passé bâtonnier de l’Ordre des avocats de la ville de Meknès. A cette occasion, Abderrahim Ababou, bâtonnier du barreau de Fès, et Moulay Sliman Amrani, bâtonnier du barreau de Marrakech, ont été élus vice- présidents de l’ABAM.

L’amélioration de la situation des avocats passe par la réforme du système judiciaire
Pour parvenir à améliorer les conditions sociales et professionnelles des avocats, l’Alliance des Avocats Istiqlaliens (AII) a plaidé, en juin dernier, pour l’institution d’un Conseil national ayant pour vocation de représenter l’ensemble des avocats du pays, en vue d’améliorer leurs conditions sociales et professionnelles. Plus profond, l’Alliance a appelé à une réforme radicale du système judiciaire, qui sera de nature à accompagner les mutations et les changements sociaux et technologiques, entre autres. En l’absence de ces outils, et du développement de la loi régissant la profession d’avocat, les robes noires, qui représentent un élément central du système judiciaire et la défense des droits, se trouveront toujours devant une impasse.








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